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La femme d’à côté

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Loin des représentations classiques et galvaudées que l’on connaît sur le sujet, l’exposition La femme d’à côté présentée actuellement à la galerie Les Filles du Calvaire propose d’aborder la question du féminin sous un angle transversal. Référence explicite au film de François Truffaut, l’exposition rassemble des œuvres qui ont pour dénominateur commun d’avoir été réalisées par des femmes. Surtout, ne pas se cantonner au genre. Sorte de photographie moderne du portrait au féminin, il s’agissait, en creux, d’englober la relation de l’artiste à son modèle.

S’il est majoritairement question de photographie, des peintures, gouaches, sculptures mais aussi vidéos viennent compléter le tableau de cette femme multiple et fragmentée. Un décors que la commissaire d’exposition et co-directrice de la galerie, Charlotte Boudon, a voulu volontairement théâtral. Car c’est bien à travers la mise en scène que ces artistes composent. Qu’elles constituent elles-mêmes le sujet dans l’œuvre où qu’elles fassent appel à des figures anonymes puisées dans leur entourage, ces artistes contemporaines racontent en filigrane quelque chose d’elles. Avec une nette tendance à la fantasmagorie. La femme se voit pousser des ailes chez Janaina Tschape ou se métamorphoser en arbre sous le trait de crayon de Juul Kraijer. A partir de références picturales,  littéraires ou cinématographiques diverses, la femme s’incarne dans l’œuvre et se meut peu à peu en chimère.

Plus loin, on découvre un aspect plus frontal, qui bien souvent tente de déjouer les codes traditionnels du portrait. Un élément anachronique et perturbateur vient se glisser dans les images réalisées à la chambre de Nelli Palomaki. Avec Belgravia, la photographe Karen Knorr se met en scène dans des intérieurs bourgeois à la composition rigoureusement étudiée. Le texte qui les accompagne rompt avec l’interprétation commune que nous aurions pu faire. Plus réaliste ici, la femme nous fait face et ne se découvre plus de dos ou le visage dérobé comme au début. A deux ou dos à dos, le double ponctue ce parcours gynécéen. Des sœurs Martin à celles de Marie Maurel de Maillé, c’est une image sans cesse réfléchie que nous renvoient les multiples facettes d’une femme devenue kaléidoscopique. Réelles ou fictives, les figures de ces héroïnes se font écho dans un ballet de résonnances infinies, et nous livrent du féminin une vision à la fois complexe et plurielle.

Le parcours s’achève avec l’œuvre ambigüe d’Helena Almieda, laissant ainsi la question en suspens. Une façon de dire que cette « femme d’à côté » ne se trouve pas toujours là où on l’attend. Pour la plupart de ces artistes, majoritairement représentées par la galerie, il n’est d’ailleurs pas question de travailler sur la femme mais bien autour d’elle. Petite sœur de l’exposition Fémina, présentée en 2004 à Bruxelles par sa directrice artistique, Christine Ollier, il n’est pas impossible qu’elle ne soit qu’un prélude à une longue série, et que la galerie n’accouche, par la suite d’un nouvel opus.

Artistes exposés: Helena Almeida, Anne-Lise Broyer, Paz Corona, Laura Henno, Claudia Huidobro, Karen Knorr, Ellen Kooi, Juul Kraijer, Katinka Lampe, Anni Leppälä, Patricia et Marie-France Martin, Marie Maurel de Maillé, Nelli Palomaki, Catherine Poncin, Dorothée Smith, Claire Tabouret, Janaina Tschäpe, Francesca Woodman et Laurent Fiévet.

La femme d’à côté
Jusqu’au 22 février 2014
Commissariat : Charlotte Boudon
Galerie Les Filles du Calvaire
17, rue des Filles-du-Calvaire
75003 Paris
France
Tél. : +33 (0)1 42 74 47 05
[email protected]

http://www.fillesducalvaire.com

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