Lors des Rencontres de la Photographie à Arles, le ministre de la culture Frédéric Mitterrand avait annoncé l’acquisition de la collection Bouqueret par le Centre Pompidou. C’est désormais officiel. Près de 7000 tirages originaux vont ainsi rejoindre le fonds de photographies du Centre Georges Pompidou.
L’achat, dont le montant n’a pas été révélé, a été financé par l’entreprise Yves Rocher qui a déjà été le sponsor du Centre pour l’exposition elles@centrepompidou en 2009. Selon Alain Seban, président du Centre, la collection aurait été consentie à un prix d’ami, « un prix de mécène » a ajouté Christian Bouqueret. Depuis sa création, c’est la troisième fois que le Centre bénéficie du dispositif de mécénat. L’investissement permet à l’entreprise une réduction d’impôt sur les sociétés égale à 90 % du montant versé.
Pour Quentin Bajac, conservateur, il y a une véritable complémentarité entre la collection Bouqueret et celle du Centre. Les deux se sont constituées à la même époque, dans les années 70, et selon les mêmes principes : les photographies ont une valeur d’objet, elles ont un critère d’originalité, ce sont avant tout de belles épreuves. La collection suit 3 axes ; le premier est le surréalisme, elle ajoute des œuvres de Man Ray, Dora Maar ou Claude Cahun, des artistes déjà très bien représentés dans la collection du Centre. Elle complète aussi des ensembles plus disparates comme les artistes de la Nouvelle Vision en Allemagne. 450 tirages de Germaine Krull vont ainsi entrer à Beaubourg, mais aussi des œuvres de Marianne Breslauer, une artiste qui ne figure pas dans le fonds du Centre. La collection Bouqueret contient enfin des images de photographes français de l’entre-deux-guerres comme Emmanuel Sougez ou Laure Albin-Guillot ou encore des images remarquables comme Le Papier collant et mouches, de Jacques André Boiffard.
Une exposition est prévue en 2012. D’après Clément Chéroux, conservateur, « elle sera un moyen de montrer des pièces majeures et des ensembles moins connus qui permettront de réenvisager l’histoire de la photographie de la période de l’entre-deux-guerres. »
Nous espérons que cette acquisition permettra aussi de créer un véritable espace consacré à la photographie, notamment à l’étage réservé aux collections permanentes du Centre.
