Mick Jagger dans une rue de Londres en 1965.
Mick a toujours su se mêler à la foule sans attirer l’attention. Lui qui est sans aucun doute un des types les plus célèbres au monde aime à observer les gens incognito.
Je me souviens, un soir à la fin des années 60, j’étais avec Dutronc en voiture pour aller dîner, et au milieu des passants dans une rue de Saint-Germain je reconnais Mick avec une casquette, une chemise en velours frappé et des lunettes noires. Il habite un appartement dans le coin mais personne ne le reconnait ou ne fait attention à lui.
À l’époque il est déjà au pinacle de la planète rock. Le plus amusant c’est que beaucoup de gens voulant ressembler aux groupes anglais, la rue est remplie de copies de Beatles et de Stones cheveux au vent, un hommage à la mode hippie, on se croirait à Londres. À ce niveau de célébrité les gens ne peuvent imaginer que le leader des Rolling Stones se balade dans les rues comme tout le monde, aussi personne ne le reconnait.
Je l’appelle et il se penche à la fenêtre de ma bagnole. Je lui présente Jacques, courte conversation banale en compagnie de deux types très rares qui ne se connaissent pas et on reprend chacun notre chemin.
Jacques remonte la vitre de la voiture en regardant les passants.
« Au moins, lui c’est le vrai ! » me dit-il en s’allumant un cigare…
Jean-Marie Périer