Ce qui s’est passé cette semaine sur le Web en photographie : un projet sur le partage de l’amour, une réflexion, un programme, un prix et un hommage au photojournalisme, un portfolio saisissant sur l’excision, des paysages immenses vus par trois photographes, un nouveau webmagazine photo, des portraits de jeunes filles rêveuses et des polaroids de stars, des animaux sauvages dans le métro.
► Le projet web : « The One we love » / “Ceux que nous aimons”
The one we love est un projet basé sur le Web créé et organisé depuis 2008 par Lindley Warren. Il rassemble des images de « gens, personnes, quand ils s’aiment, se chérissent et trouvent l’inspiration ». Le site présente le travail des photographes de part le monde, dont les sujet s’étendent des amants, aux amis et membres de la famille. Images intimes et révélatrices — un échange de regard, un rire, une certaine nudité. A chaque image est associé un court texte du photographe. Lire l’article de PDNPulse
► PHOTOJOURNALISME: sa place sur le marché de l’art, un nouveau programme, un prix, un hommage et un portfolio saisissant sur l’excision
– L’art du photojournalisme : une réflexion sur la place grandissante du photojournalisme dans le monde de l’art, en passant par de nouvelles agences aux murs des musées.
http://howtospendit.ft.com/art/51443-the-art-of-photojournalism
– Le VII MENTOR PROGRAM est une nouvelle initiative conçue par les membres du groupe VII pour aider au développement professionnel des photoreporters émergeants. Pendant deux ans, chaque photographe travaillera avec un membre important du groupe VII pour construire son projet, améliorer ses compétences et sa propre pratique. L’agence VII diffusera le travail des photographes chaque semaine pendant la durée du programme Mentor, à suivre ici sur Instagram et sur leur site.
– Le Prix W. Eugene Smith pour la photographie humaniste est lancé
Les photographes documentaires et les photoreporters sont invités à soumettre leurs images pour tenter leur chance de gagner le prix doté de 30.000 $, jusqu’au 31 mai 2014. http://smithfund.org et http://www.bjp-online.com
– Hommage : disparition de la photoreporter Anja Niedringhaus (AFP) tuée en Afghanistan. Le British Journal of Photography lui consacre un article ici
– A suivre aussi le Tumblr de l’AFP, une image d’actualité dans le monde postée par jour.
– Portfolios : On a été frappé par un reportage de la photographe Meeri Koutaniemi sur l’excision des petites filles dans un village Masaï au sud-ouest du Kenya. Meeri Koutaniemi est une jeune photographe finlandaise de 25 ans, née en Laponie et vivant à Helsinki. Elle a étudié le photojournalisme à l’université de Tampere et elle travaille sur les sujets politiques et sociaux concernant les droits de l’homme et les minorités. En ce moment, elle réalise un projet au long court sur les mutilations génitales faites aux femmes à travers le monde.
Le reportage qu’elle présente ici est difficile à regarder, car il montre le rituel de mutilation dans toute sa cruauté. La série, intitulée Taken, décrit l’excision de deux jeunes filles de 14 ans, Nasirian et Isina. On leur demande de ne pas crier. Couper le clitoris et la partie génitale sont promesse de mariage dans le futur. Le noir et blanc très contrasté, le choix de plans moyens contextualisant et de gros plans sur les visages, les mains serrées en poings, les mutilations, font sentir l’insoutenable douleur de ces enfants. L’excision est interdite au Kenya, mais cette tradition perdure dans les villages Masaï. La série Taken de Meeri Koutaniemi est présentée sur le site de Fotografia Magazine dans le cadre de la semaine dédiée aux jeunes femmes et adolescentes.
► PAYSAGES, l’homme dans l’immensité de l’intime par trois photographes
– Louis Perreault (Montréal), Trajectoires, Redbird Editions.
« La proposition poétique est une méditation sur notre relation avec la nature et les endroits que nous habitons. Ces photographies ont été prises lors de mes trajets quotidiens du travail à la maison ou lors de voyages des vacances d’été. Elles sont une réponse émotionnelle à la vie, un travail, pour utiliser les mots de Roland Barthes, qui “explore la photographie non pas comme une question, mais comme une blessure : je vois, je sens, par conséquent je remarque, l’observe et je pense”. » Dans une approche très philosophique, Louis Perreault fait ainsi l’expérience du sublime dans l’observation du réel et du banal. « En un sens, ces espaces que j’ai photographiés deviennent une expression de ce que le philosophe Gaston Bachelard a appelé “une immensité intime” ». (Tirages disponibles à la vente en ligne sur Redbird edition.)
– Randy P. Martin, Miniatures, Redbird Editions
http://randypmartin.com, http://randy-p-martin.tumblr.com
Miniatures nous rappelle combien nous sommes une tache minuscule dans ce grand bordel. Avec cette série, Randy P Martin tente aussi de se donner un coup de pied au cul à lui-même, et peut-être à quelques autres, quand leur propre vie semble accablante ou difficile. Parce qu’à la fin, tout marchera bien à long terme. (Tirages disponibles à la vente en ligne sur Redbird édition).
– Daniel Kukla, The Edge effect, Lenscraft
« Je pense qu’il est impossible de prendre un paysage dans le cadre d’une image. Les paysages sont si vastes et variées qu’ils engloutissent le cadre même d’une photo. Je suis un artiste qui travaille dans des rapports tendus entre l’humanité et la nature. » Daniel Kulka
En mars 2012, Daniel Kukla a vécu pendant un mois dans le parc national de Yucca, en Californie du Sud. Il a visité les régions limitrophes du parc où des écosystèmes différents se côtoient. Pour en rendre compte de cet effet de bord, il a disposé un grand miroir sur un chevalet dans le désert et il a capturé les éléments opposés de l’environnement. En utilisant un seul plan visuel, cette série d’images unifie le jeu de contraste, de texture et les interactions naturelles de l’environnement lui-même.
– Nouveau : Le magazine ILOVETHATPHOTO va collaborer avec @RedbirdEditions pour la première refonte du site web de cet éditeur. Lancé le 14 mars, il comprend plus de 20 nouveaux photographes, un nouveau webdesign, adapté à iOS et des interviews. Redbird editions vend des éditions limitées de tirages de photographes émergents. Tumblr et Redbird Editions.
► PORTAITS : des jeunes filles rêveuses et des stars en Polaroid
– Miss Bean, Cardamon. « Cardamon est la métaphore de la jeune fille dans les poèmes chinois, ainsi c’est devenu le symbole de la jeune fille dans cette série. (…) Ces filles agissent à ma place, en prenant le portrait de mon (leur) esprit intérieur, je photographie l’attitude d’une jeune femme dans la ville et comment elle se connecte dans ce monde. » Miss Bean est une photographe indépendante basée à Hong Kong. C’est avec une grande sensibilité qu’elle shoote et filme ses projets personnels. Elle a commencé à photographier des jeunes filles à cause d’un grande mélancolie vécue à l’adolescence. Elle en fait une série qui décrit le merveilleux conte de la jeunesse et des rêves.
http://www.booooooom.com/2014/04/01/photographer-miss-bean
http://thisispaper.com/Miss-Bean-Cardamom
– Portroids: Un portrait Polaroid de star par jour, Polaroid Daily Portrait
A suivre ici sur Tumblr et Twitter
http://resourcemagonline.com/2014/01/rick-demint-exhibits-portroids-impossible-project-space-nyc/
Depuis 2003, Rick DeMint a un hobby, il prend des portraits en Polaroid – ou Portroids– d’amis, de sa famille, de personnes charmantes ou simplement de n’importe quelle personne célèbre. A travers son métier de gestionnaire dans la finance, il côtoie facilement des stars de la Big Apple. Il y a quelque chose d’intime et de candide dans le Polaroid. Les stars « sont là dans le petit cadre de la photo de 4 pouces, qui les capture d’une manière essentielle, comme ils sont vraiment. Il n’y a pas de retouches. C’est juste capturer quelqu’un vivant dans le moment », affirme Rick DeMint.
– Pour le FUN : Des animaux sauvages dans le métro
Comment amuser la galerie et casser l’ambiance morne du métro parisien en y faisant se balader des animaux exotiques : c’est l’idée des photographes Clarisse Rebotier et Thomas Subtil, qui s’amusent à créer des situations oniriques élaborées par ordinateur. La série Animétro est présentée jusqu’au 17 avril à la Millesime Gallery à Paris.
Gardez l’œil bien ouvert sur le Web et à la semaine prochaine !!