Alors que mon mari est retourné aux États-Unis pour des rendez-vous d’affaires avec Formula E, j’ai frémis en constatant à quel point mon agenda était plein à craquer pour la semaine à venir. Voler de ses propres ailes semble toujours une perspective si fantastique, jusqu’à ce qu’elle devienne une réalité. J’adore sortir avec mon mari et la pensée de tous les dîners, les visites privées et les événements à venir est devenue soudainement décourageante…
Mes propres visites privées à la galerie Little Black sont toujours amusantes, mais il ne faut pas perdre de vue que nous sommes une galerie commerciale et que les photos doivent disparaître de nos murs avant de commencer à prendre la poussière. Vee Speer, l’une de nos artistes les plus brillantes, est venue de Paris pour sa nouvelle exposition, Bordello [1]. C’est une série de photos suggestives dans la veine des années 20, et l’encadrement en soie rouge moirée tient, je dois l’admettre, de l’éclair de génie (merci à Tim Blake de John Jones Framing)[2][3]. Vee est une personne hors du commun, qui est suivie par de très nombreux collectionneurs. Je suis une grande amatrice de son travail et je trouve son éthique de travail très inspirante. Le vernissage a été largement pris d’assaut, avec beaucoup de nouveaux visages, qui se montraient à la galerie uniquement pour voir Vee. Un autre de nos super-artistes, Mike Figgis (réalisateur, photographe et artiste), s’est présenté et a été immédiatement assiégé par des fans de toutes sortes. J’avais trouvé de nouveaux collectionneurs potentiels avant l’exposition et ils sont tous venus, y compris l’experte en intérieurs Sera Hersham. Elle a amené avec elle tout son entourage, dont un très vieil ami à moi de l’époque où je vivais à Los Angeles, l’acteur Michael Wincott.[4] J’étais heureuse de cette coïncidence, et lui tout à fait stupéfait de me trouver à la tête d’une galerie photographique ! L’excentrique Philip Salon [5], qui gérait toutes les boîtes de nuit les plus cools et incontournables de Londres quand je n’étais encore qu’une enfant, a également fait le déplacement. Mon partenaire en affaires Ghislain Pascal et moi étions ravis de la manière dont la soirée s’est déroulée et nous avons continué au Henry Root d’à côté pour dîner avec Vee et nos meilleurs clients.
La prochaine mission à l’ordre du jour était une visite rapide à la galerie Saatchi au Duke of York Square. L’école de mes jeunes sœurs a vraiment mis la barre très haut en engageant le photographe royal, Hugo Burnand, pour faire des clichés de tous les enfants dans ce qui pourrait être décrit comme une séance à la Vanity Fair pour une vente de charité [6]. Les photos qui en ont résulté étaient si extraordinaires que tout le monde se les ait arrachées immédiatement !
Ma fille la plus âgée, Anouska (photographe, artiste, et esprit libre), est ensuite arrivée de Paris pour préparer sa participation au festival Women of the World au South Bank Center avec Magpie Magazine [7]. Elle a monté un collectif de femmes artistes, World Wide Women et, avec très peu de fonds, a réussi à mettre en route quelque chose de très spécial. Elle était très heureuse de pouvoir prendre part au festival, et j’étais très fière de voir ses créations sur son stand [8]. Certaines des photographies des artistes présentées se sont vendues très rapidement. Sa collègue artiste Micheala Mead [9] vendait son magazine Magpie et les filles étaient ravies de l’intérêt qu’il suscitait. J’ai trouvé cette journée à la South Bank très inspirante et encourageante pour le futur.
J’ai ensuite pris le temps de visiter la galerie Atlas [10], à Marylebone, qui célèbre vingt ans d’activité dans la photographie avec l’une des meilleures expositions que j’ai pu voir ces derniers temps à Londres. Elle comprend la crème des photographies issues de leurs archives [11], y compris certains classiques tels le « Fallen Soldier » de Robert Capa [12], des images de la série Gold Mine de Sebastião Salgado, et des travaux de Cindy Sherman, Edward Weston, Henri Cartier-Bresson, Robert Doisneau, Jacques-Henri Lartigue, et bien d’autres encore [13]. Félicitations à eux, je leur souhaite de connaître 20 autres années de succès !