Pour comprendre la situation aujourd’hui il faut revenir aux années trente et soixante. Capa lui même galèrait pour financer ses déplacements en Espagne. Il y avait peu d’indépendants pourtant. Les agences se mettent en place après la guerre (Magnum, Rapho, Apis…) puis un génie, Hubert Henrotte, invente le système 50/50 de l’agence Gamma qui permettra à deux générations de vivre comme des princes. 1990 : guerre du Golfe, début d’une crise qui perdure, baisse des budgets dans la presse, les dés sont jetés. Assis sur des droits acquis… les photographes se sabordent dans des conflits internes qui anéantira les grandes agences. L’arrivée du numérique achèvera les survivants, peu nombreux de surcroît. Les investisseurs anglo-saxons investissent le marché, sans difficultés sociales et raflent la mise, aux cotés de l’ AFP, qui elle a parfaitement réussi sa mutation technologique et jouent dans la cour des trois grands de 2015 avec Corbis et Getty. Et pourtant les productions des jeunes photographes ne trouvent guère de support pour être publié et … payé. Le gâteau se réduit avec de plus en plus d’affamés autour… Le photojournalisme perdurera encore longtemps, même si les vaches sont maigres. Tout le monde ne peut pas prétendre être acteur, musicien, peintre et exiger en vivre… Que les meilleurs gagnent !!!
François Lochon, Directeur de Gamma-Rapho
