Cette année marquera le 35ème anniversaire de la chute du Mur de Berlin !
La galerie berlinoise Kulturhaus Alte Feuerwache expose jusqu’au 17 novembre les images du mur de Birgit Kleber. Le commissaire de l’exposition, Harald Martenstein la présente ainsi.
Il était toujours facile de reconnaître que Birgit Kleber était une photographe particulière, même à la fin des années 80, dans cet étrange biotope appelé « Berlin Ouest ». À cette époque déjà, Birgit photographiait ses personnes préférées. Les personnes sur ses photos semblaient révéler quelque chose qu’aucun autre photographe ne semblait avoir découvert en elles. Qu’est-ce que c’était ? Même à l’époque, c’était sa spécialité : voir le spécial, l’essence, ce qui compte. Quelque chose d’intime, de non protégé, qui ne pouvait être résumé en deux ou trois phrases, même pas en dix, mais en une seule image. Birgit Kleber travaillait souvent pour un journal berlinois à l’époque, le Tagesspiegel. Mais elle n’était ni photographe de presse ni journaliste. Elle voulait autre chose. La rédaction était souvent désemparée et chacun pouvait facilement reconnaître que ces portraits étaient d’une qualité exceptionnelle. Mais… c’était tellement différent. Lors de la chute du mur à Berlin en novembre 1989, Birgit Kleber est effectivement devenue pendant une courte période une sorte de reporter, mais sans mission, rien que pour elle-même. Elle partit et essaya son regard sur autre chose que les visages, sur l’histoire, pourrait-on dire, en ces jours historiques. Ses photos montrent des bouleversements, tantôt en détail, tantôt à grande échelle. Dans ce cas également, Birgit Kleber ne s’intéressait pas tellement au superficiel, à ce que les journaux mettent en première page. Elle cherchait l’essence. L’essence de ces journées était l’ouverture : quelque chose qui semblait solidement établi disparaît soudainement. Tout n’est plus qu’un chantier, la vie, la ville, l’avenir. Les gens éprouvaient toutes sortes de sentiments – soulagement, euphorie, impuissance, curiosité, certains même peur – tout était sens dessus dessous. Pouvons-nous encore ressentir aujourd’hui ce que nous ressentions à l’époque ? C’est le sujet de cette exposition.
Harald Martenstein
Birgit Kleber : The Wall
Jusqu’au 17 novembre 2024
Kulturhaus Alte Feuerwache
Marchlewskistr.6
10243 Berlin
http://www.alte-feuerwache-friedrichshain.de/