Ce qui m’intéresse, ce n’est pas le point de départ, mais le parcours. Mon parcours de photographe a débuté dans les années 1960, alors que j’étais étudiant à l’Université de Californie à Berkeley. Je suis devenu un artiste de la lutte. J’ai rencontré les leaders des mouvements anti-guerre du Vietnam et du Black Power, dont Bobby Seale, cofondateur des Black Panthers, qui est devenu mon mentor. Seale et les Panthers m’ont appris à voir de l’intérieur une communauté qui n’était pas la mienne.
Le Black Panther Party a été l’une des réponses les plus influentes au racisme et aux inégalités de l’histoire américaine. Les Black Panthers prônaient l’autodéfense armée pour contrer les violences policières et ont mis en place un programme de patrouilles de police munies d’armes et de manuels juridiques. Leur héritage durable réside dans leurs programmes, comme le « Petit-déjeuner gratuit pour les enfants », qui ont contribué à inspirer un mouvement national d’organisation communautaire pour l’indépendance économique, l’éducation, la nutrition et les soins de santé. Seale était convaincu qu’« aucun enfant ne devrait avoir faim à l’école », un credo simple qui a conduit le directeur du FBI, J. Edgar Hoover, à qualifier le programme de petit-déjeuner de « plus grande menace aux efforts des autorités pour neutraliser le BPP et détruire ce qu’il représente ».
Stephen Shames