Le photographe japonais Jun SATO est le créateur type d’une des formes les plus élaborées de la photographie plasticienne. Ses créations aboutissent à la réalisation d’œuvres à la fois éthérées et complexes dont l’auteur maîtrise, pour chacune d’elles, la conception depuis l’origine de sa démarche jusqu’au moindre détail de la matérialisation de son travail.
Jun SATO est né à la fin de la guerre à Tokyo, où il fera des études de psychologie à l’université. Il a travaillé pour Sony avant de venir étudier en France la cinématographie et l’anthropologie visuelle à l’Université de Paris. Il a obtenu son doctorat en cinématographie et dramaturgie sous la direction de Jean Rouch, ancien directeur de la Cinémathèque Française.
Logiquement il a travaillé sur les images en mouvement ; mais, rapidement ses intérêts se sont tournés vers les images fixes. En effet, il est attiré par l’origine grecque du mot : «photographie», qui signifie – écrire/dessiner avec de la lumière -, plutôt que par le mot japonais : «shashin», et sa signification – capturer la vérité -. Sur cette imprégnation personnelle Jun SATO produit des images plutôt que de prendre des images.
Dans cette approche, ses premiers travaux, dont la série «Pétrification» composée d’images sombres capturées à l’aide d’un appareil éclairé avec du papier d’aluminium ridé ou encore la série «Etude d’une Seconde» avec une vitesse d’obturation à une seconde fixe, sujets et caméras libres de mouvements. Son évolution imaginative l’amène à concrétiser «Franges d’Interférence» dont les rendus figent des motifs virtuels de couleurs façonnés par la lumière.
Aujourd’hui, il dévoile « Paper Works » qui exprime les effets de la subtilité lumineuse lors des prises de vues de modèles géométriques conçus en «origami» (papiers pliés) et en «kirigami» (papiers découpés). Il travaille méthodiquement depuis quatre ans avec et autour du papier à la suite de sa découverte et de l’exposition de l’une de ses œuvres de photographie géométrique par le commissaire d’une exposition d’art géométrique. C’est ce point de départ qui a conduit Jun SATO très sérieusement vers la photographie géométrique. La série a commencé avec du papier plat dessinant des lignes droites, les modèles géométriques origami ont suivi, jeux de lumières, pliages, puis les tentatives de découpages kirigami. Son travail sur la lumière évolue en parallèle avec des formes intercalaires entre l’émission et la réception de la lumière par le sujet.
Malgré vous et sans s’en rendre compte le lecteur est embarqué, c’est subtil, c’est impalpable, c’est géométrique et pourtant totalement irrationnel, ce sont les fondements historiques et psychologiques des arts japonais resurgissent devant nous.
Pour ce qui concerne sa maîtrise photographique, au début, c’était la photographie argentique, mais maintenant c’est la photographie numérique. Avant que la photographie aux halogénures d’argent s’estompe, il en a appris les subtilités et les secrets de laboratoire avec un maître du tirage, Philippe Salaün.
Ce touche-à-tout de Jun SATO organise également des expositions collectives d’art numérique. Pour son plaisir, il fait des photos « live » de musiciens de jazz de passage à Paris, il immobilise quelques photographies concernant l’art roman en France. Il est un membre actif du comité de pilotage du département photographie de l’organisation française d’art abstrait «Réalités Nouvelles». Il rédige régulièrement des articles sur l’Art contemporain, particulièrement sur la photographie pour des revues japonaises.
Ses œuvres figurent dans plusieurs collections publiques et privées particulièrement au Japon, aux USA, en France et en Italie.
Thierry MAINDRAULT
Jun SATO Photo Exposition
PAPER WORKS
du 24 mars au 05 avril 2020 (ouvert tous les jours)
ouverture de 11h00 à !8h30
entrée gratuite
KYOTO MUSEUM OF PHOTOGRAPHY
Gallery Japanese 1F « Tsuki »
374-2 Horiike-cho Higashiyama-ku
KYOTO-SHI KYOTO 605-0038 JAPON
Tel : + 81 80 5988 7720
Mail : [email protected]
Site : https://kyoto-muse.jp/japanesque/
