« Chantier en cours » est une recherche artistique menée par la photographe Julie Hascoët et le dessinateur Roméo Julien. Cette collaboration, prévue en 7 volets (à travers 7 villes différentes) s’intéresse à la thématique du chantier, des transformations dans l’espace urbain, et se décline sous la forme d’installations et de publications auto-produites. Avec ce travail, Julie Hascoët et Roméo Julien créent un atlas visuel évolutif, évoquant la mémoire des villes. Marques, traces, fissures, ruines, destructions et reconstructions sont au coeur de cette recherche. L’ensemble des œuvres et des documents produits évoque alors une nouvelle archéologie, une géographie en mouvement.
Les expositions pop-up proposées par le duo d’artistes prennent l’aspect d’un cabinet de recherche, d’un atelier d’artiste – renvoyant à la question du chantier et du processus de construction. Julie et Roméo font varier les techniques d’impression et les supports: la matière imprimée est une matière brute, qui sert à la composition de patchworks visuels. Amoncellements, répétitions, recouvrements, superpositions de plans, travail autour des dynamiques, des lignes et des masses… Cette recherche post-warburgienne fait également référence au mapping, à la cartographie.
Le premier volet de cette recherche a été mené dans le cadre d’une résidence d’un mois à Belgrade. Elle a donné lieu à 4 expositions (Matrijarsija (Belgrade), Galerie KM8 (Belgrade), Graines (Istanbul), et Tbilisi Book Days (Tbilisi)) et à la publication d’un fanzine auto-édité. La prochaine installation sera présentée à Toulouse en mai, dans le cadre du festival Indélébile.
« L’histoire est aussi violence, et c’est souvent de plein fouet que l’espace de la grande ville en reçoit les coups. Elle porte la marque de ses blessures. Cette vulnérabilité et cette mémoire ressemblent à celles du corps humain et ce sont elles, sans aucun doute, qui nous rendent la ville si proche, si émouvante. Notre mémoire, notre identité sont en cause quand la « forme de la ville » change, et nous n’avons guère de mal à imaginer ce qu’ont pu représenter ces bouleversements les plus brutaux pour ceux qui en ont été victimes avec elle. » – Marc Augé, Le temps en ruines, 2003
