Un enfant sauvage est celui qui a vécu isolé de tout contact humain, souvent à partir d’un très jeune âge. En conséquence, l’enfant grandit avec peu ou pas d’expérience des soins, du comportement ou du langage des hommes. Certains enfants ont été cruellement enfermés ou abandonnés par leurs propres parents, peut-être rejetés en raison de leur déficience intellectuelle ou physique, ou de la croyance de leurs parents que c’était le cas. Dans d’autres cas la mort des deux parents a causé leur abandon . D’autres se sont enfuis après avoir été victimes d’abus sexuels. D’autres encore ont fini dans la nature et ont été «adoptés» par des animaux en raison d’une grande variété de circonstances – ils se sont perdus, ils ont été enlevés par des animaux sauvages, etc.
Les cas reconnus d’enfants sauvages sont géographiquement répartis sur les quatre continents, et varient en âge depuis les bébés enlevés par des animaux sauvages jusqu’à des enfants de huit ans. Bien entendu, ces cas sont connus seulement parce que l’enfant a survécu. On se rend bien compte qu’il y a probablement des cas innombrables où le dénouement a été moins favorable.
Dans la plupart des cas où des enfants sauvés sont devenus sauvages très jeunes, on sait qu’ils ne guérissent pas ou ne développent pas la capacité de parler ou de s’adapter à la vie normale ; dans certains cas, ils ne se déplacent même pas comme des êtres humains normaux, préférant continuer à marcher à quatre pattes, grimper aux arbres, manger de la viande crue, etc .. Dans des cas très rares, ils se sont complètement adaptés à une vie normale – parler, lire, écrire, et communiquer. Plusieurs de ces cas sont devenus le sujet d’une recherche scientifique intensive – pour tenter de déterminer l’origine de la parole et du langage.
En tant que mère de deux jeunes garçons, j’ai été consternée et intriguée à la fois quand j’ai appris l’existence des enfants sauvages. Ma première réaction a été de me demander comment des parents ont pu négliger ou perdre leur enfant. Mon instinct maternel s’exacerbe quand je pense à la vie de ces jeunes, seuls ou en compagnie d’animaux sauvages. Ensuite, je réfléchis et j’admire le courage qu’ils ont montré pour survivre à un tel isolement et à des circonstances si extrêmes. Dans toutes les circonstances que j’ai étudiées, cela dépasse complètement les limites de ma compréhension.
La vie est complexe, pour certains plus que d’autres, même si nous envisageons une vie humaine normale. Sa complexité varie d’une partie du globe à l’autre. En examinant des enfants sauvages, qui sont pleinement humains, du moins au début de leur vie, comment pouvons-nous ne pas regarder mes images, nous interroger et nous émerveiller des instincts de survie tenaces de ces quinze êtres humains.
