J’ai fait la première photo de la série Veils à Alger. C’était une jeune fille portant un voile dégageant un fort magnétisme et une grande intensité dans son regard. Elle avait un air intemporel, de calme mystère, c’était un sphinx.
Ici, le chemin bifurquait : la première alternative était de travailler sur la femme et le voile islamique. C’est cependant un sujet abondamment traité.
Mais que se passerait-il si, à une série de femmes avec des voiles, j’ajoutais sa contrepartie d’hommes voilés ? Que se passerait-il si les femmes aussi bien que les hommes partageaient des voiles ? Le spectre s’élargit considérablement. Au lieu de parler d’un sujet particulier comme la place de la femme dans l’Islam, je me concentrerais sur les êtres humains « voilés » quels que soient leurs genres ou leurs appartenances culturelles, sur les voiles sociaux et personnels, sur les humains à moitié dissimulés qui n’en ont pas moins un regard actif sur le monde. Nous nous retrouvons à interagir avec des personnes dont les yeux sont les seuls instruments pour entretenir un rapport au monde. Leur regard est ce qui les informe aussi bien que ce qui fournit des informations sur eux au dehors. Ce sont des êtres humains réduits uniquement à l’acte de regarder.
Vous pouvez lire l’intégralité du texte de Juan Angel de Corral dans la version anglaise de La Lettre.
Juan Angel del Corral
Jusqu’au 20 mai 2012
Sala Conca
Plaza de la Concepción 21
38201 La Laguna
Tenerife
Spain
