Mind the Gap est la troisième monographie que signe Joshua Lutz, artiste et formateur. Les images et le texte déroulent une histoire qui raconte ses tentatives d’assemblage de la vérité, au sein du chaos généré par la hiérarchie, les classes et les privilèges. Ce voyage à la recherche de la clarté se retrouve pris en otage et détourné par le sexe, l’addiction et la maladie mentale. Le lecteur se retrouve projeté d’un monde de photographies en noir et blanc dans un univers de couleur, et confronté à un espace privé de sol, où les protagonistes s’accrochent désespérément à tout ce qu’ils imaginent être vrai.
« Deux univers s’affrontent en moi en permanence, explique Joshua Lutz. Dans l’un d’entre eux, ce diagnostic s’est métastasé pour atteindre mon cerveau et je ne suis plus en mesure de m’occuper de mes enfants. La banque s’empare de la maison, et je deviens un albatros, au creux de mains inachevées. Dans l’autre monde, le bruit s’arrête pendant une fraction de seconde, et un fragment de lumière ténu devient un chemin menant vers l’immortalité. La couleur n’est plus un ancrage, et le langage n’est plus un outil. On peut comprendre cela comme de petits instants de lucidité, ou de grosses masses de confusion. Quoiqu’il en soit, ils se mêlent au bruit et se muent en intervalles, en vides que je meurs d’envie de posséder. »
Ces images pointent du doigt les déséquilibres physiques, mentaux et psychologiques auxquelles notre vie quotidienne nous confronte. Elles font référence aux contradictions entre nos pensées, entre cohérence et confusion. La série est piégée entre la réalité et ce que l’on croit, et nous rappelle tout l’effort nécessaire pour nous libérer des histoires que nous nous racontons, avant de nous reposer un instant dans l’espace qui sépare deux pensées.
Joshua Lutz, Mind The Gap
Publié par Schilt Publishing
£40 | $50 | €45
