La lèpre est depuis de nombreux siècles, en Éthiopie, une maladie qui a de terribles implications sociales. Les signes physiques de cette affection forcent ceux qui en sont infectés à une existence solitaire ou, dans le meilleur des cas, à vivre dans des colonies de lépreux disséminées dans tout le pays. Avec les progrès de la médecine et des campagnes pour expliquer aux gens que la lèpre n’est pas contagieuse entre humains, une certaine compréhension de cette maladie a fait son chemin dans le pays.
Ce changement a pu être observé dans la capitale, où un hôpital entier a été construit, principalement grâce à des aides européennes, pour lutter contre cette maladie persistante. Il est situé au cœur de la colonie de lépreux du sud d’Addis Ababa où des milliers de lépreux vivent et élèvent leurs familles venues de la campagne, ramenant là les malades au cours d’un long et difficile périple. Ils doivent souvent attendre un ou deux jours avant de pouvoir voir un médecin spécialiste. Pour les malades, des chambres sont disponibles presque gratuitement, l’argent étranger permettant de maintenir l’institution à flots. Les docteurs vêtus de blanc veillent à séparer les lépreux des gens atteints de maladies infectieuses, placent les plus malades dans des chambres spécialement équipées, qui contiennent d’ordinaire de 6 à 8 lits. Les opérations comme les amputations, assez régulières dans ce genre de cas, sont toujours réalisées à l’intérieur de l’hôpital par des chirurgiens spécialement formés.
Né à Paris en 1979, Jonathan Alpeyrie est parti aux États-Unis en 1993. Il est sorti diplômé du Lycée français de New York en 1998, avant d’entamer un cursus d’histoire médiévale à l’université de Chicago jusqu’en 2003. Alpeyrie a commencé sa carrière en faisant des photos pour les journaux de Chicago durant ses études. Il a réalisé son premier reportage photo en 2001 lors d’un voyage dans le sud du Caucase. À la fin de son cursus, il s’est rendu au Congo pour travailler sur de nombreux reportages, remarqués par Getty Images, qui lui a fait signer un contrat de contributeur au début de 2004. En 2009, Jonathan est entré chez Polaris Images.
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