Depuis que les lignes de front sont devenues silencieuses suite à l’accord de paix Minsk II en février dernier, les séparatistes soutenus par les russes ont conservé l’initiative sur l’armée ukrainienne. Celle-ci manque d’efficacité tactique et d’équipement lourd. Elle n’est pas à la hauteur des séparatistes mieux entraînés, aidés par leur puissant voisin et un flot constant d’hommes motivés prêts à renouveler leur offensive ce printemps.
La bataille intense de Debaltseve en février dernier et ses conséquences sont un bon exemple de ce qui les attend. La quantité d’équipement militaire, de part et d’autre, sur un si petit territoire, et la destruction qu’il engendre, laisse présager d’une escalade du conflit vers l’est de l’Ukraine.
Les Etats-Unis n’y sont pas étrangers et jouent un jeu dangereux. Confortablement assis, ils débattent au Congrès du fait d’envoyer ou non des armes à une armée ukrainienne démoralisée. Dans le même temps, ils sont en colère contre l’intervention russe qui ne joue pas selon ses règles. Washington tente d’isoler Poutine et ses alliés mais en vain. L’économie russe souffre en raison des sanctions toujours plus agressives, pourtant la Russie est maintenant un opposant encore plus dangereux face à l’hégémonie américaine. Pourquoi Poutine ferait-il confiance à l’Amérique alors qu’elle a menti en promettant en 2004 de ne pas inclure l’Ukraine dans l’OTAN ? L’Amérique, dans sa recherche constante de domination mondiale au travers d’un affaiblissement des frontières et des entités natioanle en imposant son ordre économique, a oublié une réalité: la Russie a une histoire de 1000 ans, une culture et un fort sens du Soi ; A côté, les USA ne sont qu’une jeune enfant qui a encore beaucoup à apprendre.
La Russie ne va certainement pas s’éclipser en silence. L’Ukraine, et son président pro-business, Mr Porochenko, ne sont que des outils utilisé par les deux parties, pour se battre sur son sol. Le vrai danger est le bras de fer potentiellement très dangereux qui oppose l’Amérique et la Russie. Les vieilles rhétoriques encore une fois sont tirées comme des épées, un peu comme si la Guerre Froide était à nouveau rallumée. Mr Poutine n’a jamais pardonné la politique étrangère intrusive de l’Ouest en Serbie, en Libye et bien sûr en Syrie. Et Comment ne pas s’interroger lorsque l’on voit les conséquences destructrices de la politique étrangère de l’Ouest dans des pays comme la Libye, l’Irak, qui est maintenant devenu un nid à terroristes ?