Travailler comme photojournaliste dans le monde musulman n’est pas une tâche facile. Depuis les cas bien connus de journalistes occidentaux attaqués durant le soi-disant printemps arabe en Égypte aux nombreux correspondants tués en Syrie et en Libye, l’univers de ces professionnels devient de plus en plus dangereux. S’il est vrai que la presse est soumise à de constantes attaques de la part des gouvernements et des institutions, la même chose est vraie pour ses membres, et c’est encore plus vrai aujourd’hui où tous ceux qui traitent avec des journalistes sur le terrain ont une conscience claire de leur pouvoir et de ce qu’ils peuvent faire pour faire ou défaire une révolution, une guerre, ou un changement politique.
Rétrospectivement, un photographe de guerre au Viet Nam jouissait d’un accès constant aux affaires et aux opérations militaires, rendant ainsi inopérants les efforts du gouvernement US pour contrôler la censure. Carron ou Burrows avaient simplement à convaincre le pilote d’un hélicoptère de les emmener avec eux en mission pour photographier des scènes de combat. Ce laissez-faire coûta leurs vies à de nombreux journalistes. En réalité, beaucoup des photos prises par des professionnels sur le terrain, qui devinrent célèbres par la suite, ont contribué à la défaite politique du gouvernement américain en Asie du sud-est. La photo de la jeune fille vietnamienne courant nue, terrifiée, après une attaque au napalm devint le symbole de l’horreur de la guerre et montra le côté sombre de la campagne de bombardement menée par les États-Unis. Bien sûr, si la souffrance humaine ne peut paraître qu’insupportable, l’injustice causée par la guerre est aussi vieille que la guerre elle-même, et les gens qui virent cette photographie et devinrent des activistes anti-guerre sont naïfs.
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