A Minneapolis, les Chebab en embuscade
Nairobi, 21-24 septembre 2013 : quatre jeunes Somaliens membres des Chebab attaquent le centre commercial du Westgate et abattent 67 personnes. Un message posté sur Twitter pointe du doigt Minneapolis d’où seraient originaires deux des assaillants. Quasi-instantanément, les caméras du monde entier investissent « Little Mogadishu » où résident plus de 100 000 Somaliens, la plus grosse communauté du monde occidental. Le tweet a beau s’avérer fantaisiste, la diaspora a beau condamner l’attentat, sa mauvaise réputation lui colle à la peau : personne ne peut oublier que depuis 2007 entre 20 et 50 jeunes du Minnesota ont regagné la Somalie pour combattre avec les Chebab. Le groupe terroriste n’a d’ailleurs pas hésité à diffuser cet été des vidéos de propagande visant précisément Minneapolis d’où est originaire le premier kamikaze américain qui s’est fait sauter en Somalie. Si aujourd’hui la menace djihadiste constitue l’une des priorités du FBI dans les Twin Cities, la communauté somalienne fait montre d’un indéniable dynamisme, redoublant d’efforts pour décrocher sa part du rêve américain. Loin de l’image extrémiste que certains voudraient lui accoler, Minneapolis a su s’engager sur la voie de l’intégration de manière bien plus efficace que ses consœurs européennes.
Texte : Dorothée Moisan
Photos : Jonathan Alpeyrie
http://www.jonathanalpeyrie.net/