La crise des opioïdes aux États-Unis est devenue l’un des problèmes les plus préoccupants à travers le pays. Entre l’augmentation du commerce international de la drogue et la consommation de drogue par les citoyens américains, le gouvernement des États-Unis et ses agences d’application de la loi sur la drogue ont été incapables d’endiguer le flux de drogues illicites traversant ses frontières sud. Le trafic de drogue n’est cependant qu’une partie de l’histoire. En effet, en l’espace de vingt ans, les Américains sont devenus accros aux médicaments sur ordonnance tels que l’OxiContin, le Xanax, l’Adderall ou la codéine et d’autres types de médicaments dérivés de l’opium. En outre, de nouveaux types de drogues synthétiques hautement addictives ont également fait leur entrée sur le marché sous la forme de fentanyl et de kétamine, aggravant une situation déjà désastreuse. Cette combinaison de consommations de drogues illégales et prescrites a créé une tempête parfaite de dépendance à travers le pays. En fait, alors qu’il s’agissait principalement d’un problème dans les grands centres urbains de ghetto comme à New York, Los Angeles ou Chicago et Philadelphie, il s’est maintenant répandu partout dans le pays, frappant les petites et moyennes villes du Mid West et du sud les états les plus religieux.
La surdose due à la consommation de drogue tue maintenant plus que le cancer du sein, les armes à feu ou les accidents de voiture réunis, ce qui en fait l’une des tendances les plus meurtrières aux États-Unis. En 2021, on estime que 108 000 Américains sont décédés des suites d’une surdose de drogue, contre 92 000 en 2020 et 71 000 en 2019. 2022 a jusqu’à présent établi un nouveau record avec 115 000.
Les autorités américaines n’ont jusqu’à présent pas voulu aborder la question sur la scène nationale afin de créer un débat national comme première étape pour comprendre ce qui se passe avec l’addiction croissante de la toxicomanie.
Comme les statistiques en la matière sont à prendre avec des pincettes, nous tenterons d’en dresser un portrait fidèle. En 2022, on estimait que plus de 39 % des Américains abusaient d’analgésiques et d’autres types de drogues illégales, soit une quantité stupéfiante de la population globale.
Cette pandémie de drogue incontrôlable a atteint la plupart des recoins de la société américaine : des riches aux pauvres, des habitants des petites villes aux citadins des grandes villes, la consommation de drogue est désormais courante. En effet, la consommation de drogue, autrefois réservée aux riches avec l’usage de la cocaïne dans les années 70 et 80 ou aux musiciens de Jazz dans les années 40 et 50 avec l’Héroïne, a désormais infiltré la plupart des classes sociales. La vulgarisation de la drogue dans son ensemble au sein de notre société, au sein de notre culture n’a certainement pas aidé, en fait, elle a accéléré sa popularité auprès des jeunes de toutes les classes sociales.
L’arrivée de nombreux nouveaux types de médicaments dans la rue et dans nos pharmacies a encore exacerbé ces tendances. Le fentanyl, bien qu’analgésique approuvé par la FDA en 1968, est devenu une crise de santé publique au début des années 2000 pour une utilisation pour soulager la douleur. Voyant son effet dévastateur et sa nature addictive, les cartels de la drogue mexicains ont rapidement sauté sur cette nouvelle opportunité de gagner de l’argent et a commencé à le produire en grande quantité il y a seulement quelques années. Avec cette nouvelle vache à lait et une politique ouverte après 2020, les cartels au sud de la frontière ont inondé la rue américaine d’un produit très puissant et addictif, mais extrêmement dangereux s’il est utilisé à doses importantes. L’année dernière seulement, plus de 70 000 Américains sont morts à cause de l’utilisation de Fentanyl. La substance a maintenant trouvé sa place parmi les drogues comme la cocaïne, le crack mais surtout l’héroïne qui, mélangée à un peu trop de fentanyl, deviendra une drogue mortelle, en d’autres termes une surdose. La nouvelle de jeunes adolescents et adultes américains mourant du fentanyl à cause de la consommation de cocaïne se généralise, car les consommateurs ne savent généralement pas que les drogues sont mélangées à une substance mortelle qui crée une dépendance.
Ces tendances troublantes sont particulièrement visibles dans les grandes zones urbaines en déclin comme Baltimore et Philadelphie, où la drogue et la criminalité des gangs sont en augmentation depuis des années maintenant, rendant ces villes peu attrayantes pour y vivre et faire des affaires.
La situation à Baltimore est particulièrement révélatrice car les gangs, qui contrôlent certaines parties de la ville, ont gagné beaucoup d’argent en vendant de l’héroïne mélangée au fentanyl à leurs clients dépendants. On estime que plus de 350 milliers de Baltimoreons consomment de la drogue, près de 800 sont morts l’année dernière. À Philadelphie, la situation est encore plus grave en raison du tristement célèbre quartier de Kensington qui est devenu un marché légal de la drogue en plein air où des milliers de toxicomanes de tout le pays se réunissent pour acheter et consommer leur poison préféré directement dans la rue. Depuis l’année dernière jusqu’à présent, 2400 habitants de Philadelphie sont morts en raison d’une surdose. Plus de 850 000 habitants consomment désormais plus ou moins régulièrement de la drogue.
Ces chiffres stupéfiants doivent encore augmenter si rien n’est fait pour résoudre le problème. Le CDC qualifie désormais l’épidémie de drogue de catastrophe nationale, ce qui peut facilement être considéré comme un problème stratégique pour les États-Unis, car une grande partie de sa population consomme désormais de la drogue et en meurt. En effet, l’espérance moyenne a diminué pour la première fois aux États-Unis depuis 2019, passant de 79 ans à 77 ans en 2020 et 76 en 2021. La mort par la drogue, n’est pas la seule coupable, Covid 19 a certainement aidé énormément à faire baisser cette tendance nationale.
Jonathan Alpeyrie