Les déserts ont toujours fasciné les photographes. Souvent, un photographe voyage dans les déserts pour capturer la beauté du paysage avec un soleil couchant ou une belle formation de nuages et c’est le résultat final. Aussi beau que cela puisse être, ce n’était pas ce que je cherchais. Je voulais aller plus loin.
Mon concept, mon but, a été d’utiliser le désert comme un peintre utilise une toile blanche, vierge; et alors que je voyageais dans les différents déserts du monde (de la Russie à l’Égypte, en passant par la Mauritanie, Oman, etc.), je cherchais à découvrir quelle image était révélée à mes yeux – elle était parfois figurative, parfois abstraite.
Dans le sud du Sinaï, en Égypte, il y avait de hautes collines de rochers. En gravissant ces collines, en parcourant ce qui semblait être un simple amalgame de pierres, j’ai découvert des figures anthropomorphes telles que des visages, des poissons, des éléphants, des hommes.
Dans le désert du Nevada, aux États-Unis ou dans les vastes déserts de la Mauritanie, je regardais à travers les plaines et je voyais ce qui semblait être «rien»: des arbres morts ou un groupe de plantes de cactus. Après avoir marché et circulé autour, mon regard errant en toute liberté, mon esprit vide,sans aucune préconception, ces objets inanimés se transformaient, devenant un être humain en pleurs, un couple se disputant, un danseur suspendu dans les airs. Dans les dunes d’Oman, les ombres et les lumières transformaient une vallée apparemment neutre en corps de jeune femme qui tentait de sortir du sable. Dans un désert, le soleil en mouvement changeait progressivement une petite vallée en un bel oiseau. Dans un autre désert de l’intérieur de la petite flaque de lac salée apparaît un homme qui nous nous regarde et ressemble à une figure de l’Enfer de Dante et moi, comme le peintre devant sa toile, avec mon petit Leica, objectif 35mm et film Ilford, j’ essayais de capturer cette image et l’âme enfouie à l’intérieur.
Sur le plan conceptuel, j’essaie de trouver la symbiose entre le paysage devant moi et les images enfouies en moi. Je ne cherche pas l’image mais la photo me trouve. Grâce à cette recherche subliminale, le résultat est, espérons-le, ma photo, ma «toile» est une expression de mon être intérieur, de ce que je ressens en tant qu’artiste.
Conceptually I attempt to find the symbiosis between the landscape before me and the images buried within me. I do not seek the image rather the photograph finds me. Through this subliminal search the result is, hopefully, my photograph, my “canvas“ is an expression of my inner being, of what I feel as an artist.
John R. Pepper
http://www.theemptyquarter.com/
