Johanna Simon-Deblon, 13

La série 13 se compose essentiellement d’auto-portraits, et comme souvent dans le travail de la photographe, l’idée de la féminité et de la construction identitaire est reprise. Cette construction, Johanna la situe dans la transition de l’adolescence vers l’âge adulte.
En partant de ce constat, elle utilise toute une symbolique pour remettre à jour sa vision de la féminité. Elle crée une ambiguïté, une incertitude entre des images sombres et d’autres plus lumineuses, mais qui s’équi- librent toujours malgré la tension sous-jacente pour dévoiler la complexité de cette période d’exploration. L’intime est ici fixé au moment de la post-puberté, avec non seulement des rappels à l’enfance mais également avec le choix de la teinte rouge, couleur du sang mais aussi de l’honneur et de l’émotion. L’artiste manie légè- reté, magie, fausse mystification. Elle scénarise la marge entre qui est la femme et qu’elle femme elle voudrait être. Comme la série Split avant elle, celle-ci illustre l’ambiguïté entre l’être (l’intime) et le paraître (l’extime), mais avec un regard plus mature et une identité qui s’affirme.