Jochen Raiss – sorte de photographe sans appareil – prouve comment il faut aller chercher chaque fois un peu plus loin ou plus profond l’image. A savoir selon des paradigmes premiers, ludiques et amateurs. Arpentant les bacs de photos noir et blanc des 50’ sur les marchés aux puces allemands, le compilateur a d’abord découvert une thématique très à la mode à cette époque : la femme dans un arbre. Elles furent l’objet de deux lives à succès.
Voguant sur cette réussite il propose une autre thématique de l’époque où l’ors – du moins son ersatz – devient le fidèle compagnon de photographies ludiques. Souvent dans ces images les femmes sont à croquer. Mais l’animal n’est plus cannibale.. Dressé sur ses leurs deux pattes arrière ils deviennent des prétextes ludiques loins de leurs forêts et pour appater le client des photographes plus ou moins professionnels de l’Allemagne d’après-guerre. L’ours prend ainsi place dans les congères de la mémoire..
Jean-Paul Gavard-Perret
Jochen Raiss – Polar Bears
Hatje Cantz
Berlin, 2019, 112 p., 16 E.
