Joachim Bonnemaison expose ses photos récentes à la galerie Michèle Chomette qui nous a fait parvenir ce dossier de presse, probablement le plus abscons jamais reçu, nous ne résistons pas au plaisir de le publier dans son intégralité.
Portraits holistiques* 2010-2011 – photographies couleur sur papier argentique
* la connaissance du particulier, de l’individuel par celle de l’ensemble, du tout dans lequel il s’inscrit
Face à l’événement créé par Bonnemaison cet automne, un seul mot : Renaissance.
– Renaissance de la présence de l’artiste a la galerie michele chomette, qui l’avait révélé des 1977
et accompagné pendant vingt ans.
– Renaissance sous le signe du Parmigianino, dont l’autoportrait de 1524, entré en collision oculaire impromptue avec lui, vint le tirer d’un certain état de veille, où ses recherches primaient sur les opportunités d’exposer, pour le projeter la où on ne l’attendait pas : dans le champ du portrait, avec le désir immédiat de partager cette grande première avec le public.
Giorgio Vasari, Viita di Girolamo Prancesco Maria Mazzola ou Mazzuoli dit il Parmigianino, Le parmesan, Parme, (1503 – 1540).
» Pour explorer les subtilités de l’art, il entreprit un jour de faire son autoportrait, en se regardant dans un de ces miroirs de coiffeur, de ceux en boule convexe. Ce faisant, voyant les effets bizarres que provoque la convexité du miroir… Il lui prit l’envie de contrefaire toute chose selon son caprice. Donc, par«s avoir fait faire au tour une boule de bois, et l’avoir divise en demi-boule de taille semblable a celle du miroir, il entreprit avec grand art d’y reproduire tout ce qu’il voyait dans le miroir et en particulier lui-même… Et puis que tous les objets qui s’approchent du miroir grossissent et que ceux qui s’en éloignent rapetissent, il y fit une main qui dessinait un peu grande, comme la montrait le miroir, et si belle qu’elle paraissait très vraie; et comme Francesco avait belle apparence et le visage gracieux, plus celui d’un ange que d’un homme, son ejÏigie sur cette boule avait quelque chose de divin. »
Renaissance a eux-mêmes, dans leur complétude personnelle, sociale et environnementale, de ceux qui confrontent leur égo a celui de l’artiste au risque d’être circonscrits et configurés dans une image qui va concentrer toutes les formes de leur identité et intégrer l’orbe dans lequel chacun vit, exerce son métier, entretient ses passions, ses loisirs, ses rêves. Homme ou femme noyau, ils sont enchâssés dans l’écrin de leurs biens, de leurs outils, de leurs objets familiers, font un avec leur décor, leur paysage intime et quotidien, on s’approche au plus près de leur être, de leur savoir-faire, de leur histoire; homme, femme, couple, fratrie, famille, autant de cellules nucléaires et d’agrégats cellulaires rayonnants, liés et texturés par le temps, la circulation des pensées et des sentiments, et par leurs interrelations avec les éléments du milieu humain et matériel où ils s’inscrivent.
C’est une sorte de mise sous globe qu’offre le dispositif tout en courbes et miroirs mis au point par Joachim Bonnemaison – artiste doublé d’un chercheur et d’un inventeur qui a toujours su se donner les moyens techniques pour servir son projet constant de déplier, courber, étendre, approfondir les capacités orthodoxes de son medium vers une appréhension plus globale de l’espace, en faisant fi des perspectives euclidiennes comme des diktats qui ont façonné tous les bis repetita photographiques. lci, il se mesure pour la première fois a l’entité humaine dans ses visages, ses corps, ses gestes et ses atours de tous les jours, au creux de l’intérieur que chaque personnalité secrète ou dans les abords naturels qu’elle se choisit. La, comme avant et ailleurs, il excelle dans l’aller-retour du général au particulier et innove tout en rejoignant le cours de l’histoire des représentations.
Cette exposition inaugurale d’une vingtaine de portraits holistiques, permettra de découvrir qui sont nos contemporains et comment arriver a connaître chaque individu par la connaissance de sa sphère identitaire, ou parfois par l’allégorie qu’il a souhaité mettre en œuvre en complicité avec l’artiste lors de la prise de vue. Chaque portrait est unique au sens où toute personne qui s’y incarne est elle-même unique, aucun clonage ni de l’individu ni de son image n’est envisageable ; c’est pourquoi, outre proposer aux collectionneurs et aux institutions d’en acquérir, comme le veut la profession, la galerie michele chomette favorisera tout désir d’obtenir son propre portrait holistique par Joachim Bonnemaison sur commande. Ainsi, en une unique image, vous et votre monde viendrez vous lover dans l’histoire de la photographie en un mutuel accomplissement.
Joachim Bonnemaison
Portraits holistiques* 2010-2011 – photographies couleur sur papier argentique
Jusqu’au 22 décembre 2011
Galerie michele chomette
24 rue Beaubourg
75003 Paris