« C’est naître qu’on n’aurait pas du » – Louis Ferdinand Céline
Pour le photographe Jérôme Sessini, la destinée humaine est gravée dans les paysages, les espaces. Ses photographies retracent quinze ans de reportage de guerre et mettent en lumière la relation entre les personnes et l’espace qui les entourent. Cette relation est souvent marquée par la violence. Depuis les rues détruites d’Alep jusqu’aux barricades de Kiev, les images de Sessini ont capturé de la manière la plus littérale cette violence. Son regard singulier a pénétré les recoins les plus sombres de notre société.
C’est une violence symbolique qui accompagne les paysages urbains de Detroit et Saint-Denis, et qui met en avant le pouvoir presque invisible exercé quotidiennement par les puissances sur les plus faibles.
Les photographies exposées dans l’exposition «Territoires et Destins» montrent la polyvalence qu’a le photographe à apporter son regard et à exprimer ses préoccupations pour le médium photographique à travers toutes ses formes et notamment la photographie de mode. La solitude et la mélancolie sont mises en exergue avec beaucoup de poésie dans ses images de la Grèce, capturant à nouveau la dynamique sociale qui nous entoure.
En fin de compte le travail de Jérôme Sessini montre que les caractéristiques spatiales jouent un rôle centrale dans les écarts sociaux tout en posant la question de savoir si l’on peut se libérer des conditions dans lesquelles nous sommes nés.
Jérôme Sessini – Territoires et Destins
Jusqu’au 25 octobre
Magnum Gallery
19 rue Hégésippe Moreau
75018 Paris