TOA – abstraction photonique
Voici sept années que j’étudie le processus d’abstraction. J’aime la conception légère et libre énoncée par Serge Poliakoff : « L’art abstrait est comme un grand arbre dont les branches sont déplacées par le vent ». Ce n’est pas un chemin tortueux, plutôt un envol vers des cieux inspirants.
Timidement j’ai commencé par pratiquer l’Intended Camera Movement en y cherchant un sens. Rapidement je me suis orienté vers l’expérience des peintres ayant un cadrage de photographe dans leurs œuvres pour trouver une réponse. Graduellement j’ai construit des projets à la frontière du naturalisme avec l’abstrait, ni figuratif ni objectif.
Pour chaque étape franchie il me fallait mettre au point une nouvelle technique au service de la démarche. Peu avide de sensations purement digitales, je persiste à utiliser la lumière, l’optique et des techniques de labo d’antan pour atteindre mes fins. Il y a donc toujours un objet physique au départ du processus de création : Le monde végétal pour la collection Post-scriptum par exemple.
Puisqu’il s’agit de pratiquer un art libre, la contrainte de l’existant devait sauter un jour ! L’écrivain ne part-il point d’une page blanche ?
Dorénavant avec TOA, la base de mon travail n’est autre qu’une plaque de Dibond encore vierge de 100×100 cm. J’y crée une œuvre plasticienne éphémère que je photographie à chaque étape de son élaboration. Cela me fournit les couleurs, les formes, les textures auxquelles je donnerai un sens final grâce au travail de labo : surimpression et solarisation. J’y trouve une infinie liberté de création et je suis en permanence dans l’abstraction. Heureux !
Quel vent soufflera demain ? Qu’il est bon de se laisser aller…
Jerôme Perez
