Ce projet prend naissance dans mon enfance, j’étais alors un grand admirateur des effets spéciaux. Ce qui m’intéressait, c’était les moyens mis en œuvre pour créer une illusion.
Dans cette série, les effets spéciaux sont réalisés avec des moyens dérisoires : du papier noir à fort grammage, du calque, scotch, agrafes… en studio avec un éclairage artificiel. Cela me suffit à donner l’illusion d’un réel que l’on perçoit comme insensé. J’ai construis un «réel faux» et non un «faux réel». «Réel» car les constructions doivent bien avoir une existence physique pour être photographiées. «Faux» car elles n’existent pas en tant qu’univers concret. C’est un labyrinthe à sens unique et sans issue, la transposition visuelle de l’entêtement dans le discours de la solution unique, qui prône une seule manière de faire, avec pour argument la soit disant impossibilité d’user d’alternatives. Ce discours est lui aussi erroné, quel que soit le domaine ou il se manifeste : politique, pensée, éducation, photographie… osons l’autre.
Jérémy Saint-Peyre
Portfolio week-end sélectionné par David Fahey.
