Squatteurs à Paris : la chasse aux immeubles vides.
Pour certains, squatter un immeuble vacant est devenu la seule solution pour se loger à Paris. Depuis 2010, le prix des logements, proportionnellement au revenu des Français, a atteint son plus haut niveau depuis 70 ans (source Insee).
Sans-emplois et/ou sans-papiers, Adrien (32 ans), Titeuf (24 ans), Goulc’han (22 ans), Jon (30 ans) et Momo (24 ans) ont squatté presque 4 mois un immeuble du Marais à Paris, baptisé « Mabo ». Avant de pouvoir y retrouver le confort (relatif) d’un toit, avec une cuisine et une salle de bain (même si l’eau est souvent coupée), ils ont dû trouver cet immeuble, vérifier qu’il était bien inoccupé et s’y introduire. Une opération menée de nuit, en passant par les toits ou les galeries techniques souterraines. L’installation est de toute façon provisoire. Dès que le squat est découvert, l’arrêté d’expulsion prononcé, les squatteurs partent à la recherche d’un nouvel immeuble.
Près de cent mille logements parisiens sont vacants (Insee) et l’Etat peut les réquisitionner pour garantir le droit au logement. Mais ce droit étant considéré comme portant atteinte au droit de propriété, il est peu utilisé et souvent défait devant les tribunaux.
Jérémie Jung, 31 ans, Français, vit à Paris.
Licencié de la faculté d’arts plastiques de Strasbourg et suite à un parcours de graphiste et de développeur web. Je suis amené à travailler pour différentes ONG d’éducation populaire en France et à l’étranger. J’y développe un intérêt pour les histoires humaines. Je me réoriente en 2010 vers la photographie documentaire et me forme au photojournalisme à l’EMI-CFD. Aujourd’hui, je travail sur les marges. À travers les personnes que je photographie je souhaite mettre en lumière sur ceux qui y vivent.
