« Enfances Tsiganes » débutée en 2009 sur les terrains de Strasbourg, Paris, sud de la France puis a continué en Pologne en 2011, aux Saintes Maries de la Mer en 2012.
Avec « Enfances Tsiganes« , j’ai voulu montrer la poésie qui émane de la communauté des gens du voyage. L’approche sociologique n’est pas ma priorité même si elle s’inscrit en filigrane dans ce travail accompli depuis cinq années sur les terrains de Strasbourg, de Paris, du sud de la France et de Pologne. Mes photographies veulent rendre l’émotion suscitée par les regards des enfants, leurs sourires, leurs jeux simples et l’amour prodigué par leurs parents.
Il m’a paru important de présenter l’exposition « Enfances Tsiganes » sous la forme d’un cycle, avec l’idée d’un début et non pas d’une fin mais d’un renouvellement, avec pour fil conducteur la figure de Louise Pisla, doyenne des gitans en Alsace. Si son portrait ouvre l’exposition de son doigt levé, c’est pour nous rappeler qu’au royaume des tsiganes « l’enfant est roi » et pour s’insurger contre les mauvais traitements dont il est parfois victime au sein d’autres communautés. L’aboutissement de ce cycle par « Liberté » et « Le Saut de Pamela » sont autant de signes de renaissance et d’espoir en un avenir empreint d’une plus grande tolérance.
Les enfants roms et manouches que j’ai photographiés sont tous porteurs de cet avenir. Il est de notre devoir de les accepter avec leurs différences dues au choix d’un mode de vie nomade mais aussi avec leurs valeurs nobles liées à leur croyance religieuse et leur humanité.
« Tsigane… ta culture était d’apporter l’espérance, la joie, la vérité. Et c’est avec la musique et la danse que tu comblais le cœur des gens leur faisant oublier tout ce qu’ils pouvaient avoir enfoui au plus profond d’eux-mêmes…
Malgré les préjugés et les moqueries dont tu étais victime, tu ne t’es jamais laissé abattre. Ta fierté prenait le dessus et t’entraînait plus loin vers d’autres horizons…
Tes enfants, tu les chérissais d’un amour sans limites, leur enseignant les vraies valeurs de la vie. »
(Extraits d’un poème de la fille de Louise Pisla Helmstetter)
Jeannette Gregori
Portfolio week-end sélectionné par Elodie Mailliet Storm