Natures mortes, en hommage à des inconnus, dédicacées à ma muse.
D’un brocanteur à l’autre, des puces de Saint-Ouen au vide-grenier de Saint-Germain-en-Laye, je cherche et ne manque jamais de trouver un objet qui me parle, dont je visualise immédiatement l’image que j’en ferai tout à l’heure, à peine de retour au studio, avant même de prendre le temps de déjeuner. Ce peut être un outil usé, un jouet cassé, un ustensile de cuisine que la rouille à en parti mangé, une statue sans nez ou sans oreille ou fêlée et mal recollée, Ce peut être un vase ou une fourchette, parfois à gigot. Ce n’est jamais l’objet seul qui m’interpelle, me fait rêver, mais c’est son histoire trahie par son état, son usure, le mauvais traitement ou le soin avec lequel il a été utilisé, conservé.
Cette partition, mal en point, déchirée, c’est pour moi, immédiatement, une jeune femme qui joue du piano dans une pièce plongée dans l’obscurité, aux fenêtres entrouverte, aux rideaux qu’un peu d’air de ce mois de juillet anime doucement ; et ce cheval de bois a la jambe droite cassée et mal recollée, je le vois tomber de l’étagère où un chat de gouttière chassant un sokoké nouvellement arrivé, l’a bousculé.
Et je vois clairement devant l’objet dont je cherche en le tournant sous toutes ses faces la meilleure façon d’accrocher la lumière, avant même de l’acheter, l’image que je vais en faire, les objets que je vais lui associer, le clin d’œil que j’adresserai, par une combinaison parfois claire, souvent incompréhensible, à ma muse qui, en souriant, me dira doucement : Viens, je nous ai préparé un thé blanc et un quatre-quarts.
Jean Turco
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