Dans le cadre de Kyotographie Plus, sorte de « mois de la photo » à Kyoto au Japon, Jean Rault montre un peu plus d’une cinquantaine de portraits réalisés au Japon au cours de ses quarante séjours pendant les dix-sept dernières années.
Dans cette exposition à la Villa Kujoyama à Kyoto, institution française inspirée par le modèle de la Villa Médicis à Rome, on peut voir des lutteurs Sumo photographiés en 2000 près de Tokyo – la date est importante, Jean Rault a eu des suiveurs zélés au Japon. Même s’il ne court pas après le spectaculaire, on y découvre des portraits de célébrités comme la fameuse actrice Kyôko Kishida, personnage de légende inoubliable et centrale du film de Teshigahara Hiroshi La femme des sables (1964), photographiée à Tokyo en 2004, deux ans avant sa disparition. On y voit aussi le portrait de Moriguchi Kunihiko, trésor national vivant à qui la Maison de la Culture du Japon à Paris vient de consacrer une rétrospective de ses kimonos d’exception. Suivent des portraits de Bubu de la Madeleine, artiste dont l’œuvre et la personne ne passent pas inaperçus au Japon ; Ima Tenko, chorégraphe et danseuse Butoh de la troisième génération portant très haut le flambeau du Butoh féminin, ce qui est la rareté même. Des images des Diamonds are forever sont également bien représentées dans cette exposition. L’Œil de la Photographie avait d’ailleurs consacré un article, il y a quelques mois, au dernier livre de Jean Rault qui leur est entièrement dédié. C’est un portrait du Japon underground, un peu « mal rasé », un peu « déhanché » ; et le « cœur de son travail » des portraits de comédiennes et de femmes anonymes photographiées plus ou moins nues, dans des ryokans (auberges traditionnelles).
Jean Rault, Portraits japonais 2000-2016
Dans le cadre de Kyotographie Plus
Villa Kujoyama
17-22, Hinooka, Ebisudani-Cho, Yamashina-Ku
Kyoto
Japon
