Je suis né Français en Algérie, j’ai grandi au Maroc et poursuivi des études de photographie en Suisse, avant de travailler comme photographe de stars à Paris. Mais ce que je voulais vraiment, c’était être photojournaliste et les Etats-Unis me fascinaient.Je suis arrivé à New York en 1965, et pendant plus de trente ans, j’ai essayé de capturer l’esprit de cette ville.
À l’époque, New York était une ville sale et dangereuse, la pornographie était partout dans la 42ème rue et le métro plein de violence. La ville était traversée par de profonds changements et toute personne de moins de trente ans était dans la rue en train de protester. Le mouvement hippie était en plein essor et les drogues de toute sorte se vendaient presque ouvertement dans les rues.
J’ai fais des essais photographiques approfondis sur la construction du World Trade Center, les gangs dans le Bronx, et le chaos sur Times Square. J’ai photographié la montée de la contre culture. Quand les astronautes du Appllo XI sont revenus de la lune, les gens portaient des casques d’astronautes et des tonnes de confetti fait d’annuaires téléphoniques déchirés étaient lancés des fenêtres des bureaux. En 1980, la statue de la liberté reçu un lifting. Une foule flamboyante défilait devant le Madison Square Garden pour voir Le Combat du Siècle, Muhammad Ali contre Joe Frazier. New York devint la nouvelle capitale des arts. Des artistes et musiciens français comme Gilbert Becaud venaient chanter à Carnegie Hall.
Oui, c’était une ville « qui ne dort jamais », avec un métro qui marche jour et nuit, des magasins toujours ouverts, des buildings éclairés en permanence et des rues encombrées, avec des coins dangereux et avec le bruit infernal des voitures de police, des ambulances, des pompiers, des climatiseurs et l’habituel et assourdissant trafic des bus et des camions délabrés.
Oui, il y avait des mendiants dans la rue, des sans-abris dans les parcs et des alcooliques sous les porches des élégantes boutiques de Madison Avenue.
Et oui, New York n’est pas pour les cœurs tendres.
New York est drôle mais elle peut aussi faire pleurer. Elle est organisée et chaotique, sophistiquée et brute, attirante et repoussante, bruyante et étrangement silencieuse, cruelle et délicate, souvent sale et trop propre par endroits. On l’aime un jour et on la déteste un autre. C’est une ville qui change en permanence et pourtant demeure la même. Elle peut être belle à couper le souffle et pourtant la laideur est dans tous les coins.
Tout est up et down, et down et out.
Jean-Pierre Laffont
Jean-Pierre Laffont – New York Down and Out
8 novembre – 31 décembre 2018
Leica Store NY Soho
46 West Broadway
New York NY 10012