Mes 3 monts
Ces monts qu’il fait siens – texte par Agnès Mamelonet
D’origine corse, le regard nourri dès son plus jeune âge par la profusion du granite, Jean-Pierre Giovannangeli n’a de cesse d’expérimenter l’art dans la photographie. Il a souvent magnifié ces roches dures aux formes étranges, qui se déclinent en camaïeux de gris et de rose, omniprésentes dans son sud natal. Arpenter les sentes muletières, vagabonder dans le maquis, se promener et flâner le long des criques ou marcher en montagne, l’a peu à peu rapproché de ces trois monts, que sont le Ventoux, le Lozère et l’Incudine au point de se lier à eux. En effet, chaque chemin à parcourir sur ces monts devient un prétexte à l’acte photographique. Que cela soit une balade encadrée par d’énigmatiques piquets rouges et bleus, une randonnée guidée par des « menhirs », voire une enclume. Le photographe s’émerveille devant la multitude de facettes que lui offrent ces montagnes, mais aussi leurs similitudes, leur rudesse, leur paysage brut.
Avec le parti-pris du noir et blanc, son approche photographique ne fait en aucun cas l’apologie du manichéisme dans cette nature végétale réduite à sa plus simple expression parmi les pierriers. Au contraire, Jean-Pierre épure ses photos à la recherche du vrai. De ce milieu à priori hostile, émane un univers particulier. L’œil du photographe repère des courbes féminines au milieu de la végétation polaire, circulaire, recroquevillée, ou sur les pentes lunaires couvertes quelquefois de neige ; son regard apprivoise les paysages obscurcis par l’immensité des nuages et joue avec les contrastes.
Lorsque je marche avec Jean-Pierre, je fais une pause et prends le temps, guidée par ses « clics ». Prendre le temps de regarder tout simplement ce qui semble d’ordinaire caché à mes yeux pressés et qui se manifeste en toute humilité, sans artifice aucun. Ensemble. Retrouver la poésie et la beauté que ces imposantes montagnes recèlent en leur sein.
Agnès Mamelonet
https://www.instagram.com/giovannangelijp/