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Jean-Pierre Gilson, Parcs et jardins – Compiègne, Versailles, Giverny…

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Jean-Pierre Gilson n’a jamais vraiment quitté Compiègne : il y est né et vit à quelques centaines de mètres du célèbre palais de la ville. Enfant, il lui suffisait d’en pousser la grille pour découvrir l’harmonie sinueuse du petit parc semé de fleurs, de bosquets, d’arbres, de pavillons, de statues et, suivant le berceau de l’impératrice ou la percée des Beaux-Monts, de traverser le grand parc menant sans rupture jusqu’à l’immense et fascinante forêt.

Il se peut que pour lui, tout ait commencé là, dans cette nature tour à tour architecturée et sauvage : la passion du paysage bien sûr, le goût de sa composition, mais aussi et surtout l’art d’en préserver le mystère. Il se peut que ce soit là que, combinant peu à peu ces trois choses, il soit devenu photographe paysager.

Mais c’est à Compiègne, bien sûr, que cette exposition donne la plus grande place. Des déesses, des héros et des dieux y côtoient des mortelles dévêtues et des lions. Protégés par les arbres, environnés de brume ou scintillant dans l’aurore parmi l’intense variété des fleurs, ils dominent les lignes de fuite des haies et des hauts murs, les courbes des allées, des balcons, des bosquets. Femmes graciles et sensuelles, lions majestueux, hommes impérieux, ils semblent veiller sur l’éternité du lieu, sur sa beauté, sur son mystère.

Ses photographies, automnales, hivernales, nous ramènent au commencement. Elles nous dévoilent le matin du monde. Elles nous invitent à contempler la scène qui, peut-être, déclencha toutes les autres, le lieu de l’émotion première, le théâtre d’un émerveillement qui, depuis, ne s’est jamais tari.

Loïc Miget, août 2018

 

Espace des Minimes, Compiègne, Oise
Jusqu’au 22 Octobre 2018

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