Depuis 2012 je réalise, en collaboration avec l’association « les petits frères des Pauvres », un long travail auprès d’hommes et de femmes qui ont vécu très longtemps dans la rue et qui sont relogés dans des hôtels insalubres.
Tous les gens que j’ai suivi ont plus de cinquante ans. La plupart ont été rejeté par leur famille. Beaucoup sont fatigués, malades, dépressifs, en cours de soins ou sous dépendance chimique. Beaucoup ont un sentiment de culpabilité et celui d’être responsable de leur exclusion. Nombre d’entre eux ont de graves problèmes de dépendance à l’alcool. Tous vivent des minimas sociaux.
Avoir un toit, même si c’est un taudis est primordial pour eux. Tous m’ont parlé du désir de se poser, d’avoir une adresse, un toit, bref, d’exister et d’être reconnus malgré leur pauvreté.
Il m’a fallu énormément de temps, d’écoute et de proximité pour gagner leur confiance. Ai-je saisi l’essentiel ? Il faut beaucoup plus que des photos pour que ces êtres fragiles ne portent plus le fardeau de préjugés qui les livrent à l’indifférence de tous.
J.L Courtinat