Portrait de Paquerette, ma mère adoptive. Petite tante.
J’ai commencé ma série de portraits il y a une quinzaine d’années, par celui d’une des mes mamans adoptives. Ce sont les origines.
Elle s’appelait Marguerite Brochard, et tout le monde l’appelait Tante Pâquerette.
C’était une ancienne religieuse, « petite sœur des pauvres ». Elle avait été obligée d’arrêter sa vocation, car trop fragile pour supporter la dureté de la vie au couvent.
Ce portrait je l’ai fait pour ces 90 ans.
Le portrait central de ce triptyque est donc une photographie noir et blanc, réalisé à la chambre 4X5, de Marguerite le jour de ses 90 ans, les deux panneaux latéraux sont réalisé au crayon, à main levée. Ces dessins me dépeignent, avec des volutes de pensées s’échappant de mon cerveau.
Portrait d’Andrée Putman
Andrée pose merveilleusement bien, elle donne au photographe le temps qui lui est nécessaire.
Au milieu de la prise de vue, nous faisons un break. Elle se fait servir du thé dans un grand mug, qu’elle soulève, et l’on voit la marque Habitat, pour une grande designer : c’est drôle !
Je continue à la photographier avec un Hasselblad pour plus de fluidité pendant cette pause. Elle repose son mug, saisi un mouchoir en papier et tamponne ses lèvres, puis jette le mouchoir.
La séance se termine, je l’admire et suis très touché de ce qu’elle m’a donné aujourd’hui. Merci Andrée…
Je reviens au studio, passe devant la poubelle et mon regard tombe sur le mouchoir sur lequel s’est décalqué le rouge de ses lèvres. Je m’en saisi et décide de le photographier.
Mais avant je jette quelques grosses épingles sur le mouchoir et je shoot !
C’est ça le sourire le plus piquant de Paris.
Portrait de Natalia Vodianova
Lors d’une soirée je rencontre Natalia par hasard, et j’ai très envie de la photographier.
A ma grande joie elle accepte et nous prenons rendez-vous.
Avant la prise de vue, je téléphone à Natalia et lui demande si elle possède des souvenirs ou un objet de son enfance, après sa recherche, elle m’envoi des photos d’elle petite, de son enfance et de sa scolarité en Russie.
Je choisi eux photographies d’elle, enfant. Les documents sont petits, je décide de les redessiner en grand format à main levée.
Dans ces documents je choisi de redessiner une photo de classe de Natalia, ce dessin est la première partie du diptyque.
A l’intérieur de ce dessin, je rajoute quelques détails, dont l’un est une voiture de l’espace, jouet des pays de l’Est datant des années 1950.
La deuxième partie de ce diptyque est le portrait de Natalia que j’ai réalisé en studio. Apparaît à côté d’elle le fantôme d’un des singes avec lequel elle jouait pendant son enfance. Une nuance d’asuarelle bleue sur le t-shirt de l’animal rappelle la nuance de ses yeux.
