Il y a dans le monde de la Photographie des hommes qui aident considérablement les photographes que l’on connaît peu. Jean-François Gallois, le directeur de Central Color est de ceux-là. Année après année, il tire gratuitement un certains nombre de photos d’expositions pour des photographes ou des festivals peu argentés. Jean-François Leroy, directeur du Festival Visa pour l’Image à Perpignan, est de ceux-là. Il raconte.
Fondé en 1952 par Lucien Lorelle, celui-ci confie les rênes du laboratoire deux ans plus tard à sa fille, Françoise Gallois, qui le dirige jusqu’à son départ à la retraite.
Pardonnez-moi de raconter une histoire très personnelle, mais qui résume, mieux que nulle autre, l’esprit de Central Color. En 1989, lors du lancement de Visa pour l’Image, Madame Gallois a été la première – et la seule ! – à soutenir cette initiative. Lorsqu’elle confie les destinées du labo à son petit-fils, Jean-Francois Gallois, en 1997, elle m’invite à déjeuner avec lui, pour notre première rencontre. En arrivant au restaurant, elle me présente ainsi : « Jean-Francois Leroy est le seul client qui ne paye jamais ses factures, mais nous continuons de l’inviter à déjeuner ». Voilà. Dans cette anecdote, tout l’enthousiasme, la générosité et la passion des Gallois pour le monde de la photo et des photographes.
Jean-Francois Gallois préside aux destinées de Central Color depuis. Inutile de dire que la sitation qu’il a trouvée en arrivant n’est plus la même… Quelques chiffres qui résument bien le cataclysme auquel les labos ont dû faire face. A son arrivée, Central développait plus de 2.000 films / jour. Aujourd’hui, à peine 300. A l’époque, le chiffre d’affaire des duplis était d’environ 110.000 euros / mois. Aujourd’hui, à peine 1.500. En 1997, il y avait 15 tireurs au noir et blanc. Ils ne sont plus que 2 aujourd’hui. En noir et blanc, 95% des tirages réalisés sont des tirages barytés, pour des expos ou des ventes de tirages…
Peu de secteurs ont dû affronter pareille crise ! Central Color s’est adapté. Toujours l’excellence en argentique, mais aussi le meilleur en digital. Grands formats, collages, encadrements, tout est possible. Je ne vais pas vous faire la liste de tous les services proposés, ce serait trop long et fastidieux. Juste pour vous dire que vous pouvez y aller en toute confiance. C’est un utilisateur comblé qui vous le dit !
Ah, j’allais oublier ! Central Color partage sa passion et le prouve avec tous les festivals auxquels ils participent, sans compter Visa pour l’Image, bien évidemment, dont ils sont l’un des plus fidèles partenaires. On peut les croiser également à Arles, à la Gacilly, à Vannes, à Monthier-en-Der…
Sans compter les très nombreuses expositions à Paris, comme celle de Marc Riboud chez Polka, Olivier Martel sur les grilles du Sénat, etc. D’ailleurs le nombre de photographes que l’on croise chez Central, où ils viennent souvent même sans raisons, montre bien à quel point ils se sentent chez eux pour partager et faire partager leur passion. En plus Jean-Francois Gallois n’oublie pas les jeunes et entretient d’étroites collaborations avec plusieurs écoles de photo.
Bref, je relis. J’avais décidé d’écrire quelque chose qui ne ressemble pas à un publi-rédactionnel… C’est raté ! Mais c’est sincère.
Jean-François Leroy, directeur de Visa pour l’Image, Perpignan