Une rubrique quotidienne de JFC à l’occasion du Festival Visa pour l’Image du 31 aout au 8 septembre 2019.
Jean-Paul GRIOLET, président pendant onze ans de l’Association Visa pour l’Image Perpignan, a assumé cette tâche délicate de piloter une structure dont le directeur charismatique est doté d’une exigence extrême. Jean-Paul GRIOLET accepta cette mission à la demande de l’ancien maire de Perpignan, Jean-Paul Alduy, en 1999. Sa personnalité rigoureuse et attachante s’est petit à petit infiltrée dans l’étroit cercle des festivals photos de réputation internationale. Le photojournalisme n’était pas à l’origine un thème très porteur, mais à travers la conduite visionnaire de Roger Théron, le patron de Paris Match, le festival a rapidement pris son envol et assis sa renommée.
De responsable technique à la mairie à la Présidence de Visa, le saut n’était pas évident, mais c’est avec humilité que Jean-Paul GRIOLET, homme de l’hombre, a insufflé à ses équipes persévérance et autonomie. Il a surtout permis à la direction artistique d’exprimer ses choix en toute indépendance et lui a donné les moyens techniques de son développement.
En 2015, Jean-Paul Griolet est venu me voir pour réfléchir à une vision d’actions tout au long de l’année. A l’époque, le manque d’intérêt des institutions pour la sauvegarde des archives des photojournalistes me préoccupait déjà. J’avais notamment vu l’extrême difficulté rencontrée par la famille de Marc Riboud pour trouver un refuge à l’ensemble de son œuvre – le Musée Guimet s’étant finalement, après dix de tractations, décidé à en accueillir la totalité.
Avec Jean-Paul GRIOLET, nous avons donc d’un commun accord proposé à Jean-Marc Pujol, maire de Perpignan de créer le Centre International du Photojournalisme : sa mission se résumerait à accueillir les fonds photographiques des photojournalistes et à réaliser deux expositions à caractère historique par an pour constituer une bibliothèque d’images qui s’enrichirait ainsi au fil des ans. Nous nous devions aussi de solliciter l’ensemble de la communauté des photographes de presse mais aussi plus particulièrement des photographes ayant exposé à Visa, de nous confier leurs archives ou dans un premier temps des reportages sur un sujet précis, susceptibles de répondre à l’intérêt de chercheurs, de spécialistes ou d’étudiants. Nous avons aussi noué des relations très proches avec l’Université de Perpignan, pour développer des outils d’éducation à l’image.
Depuis lors et grâce à l’engagement de Jean-Paul GRIOLET, nous avons organisé une dizaine d’expositions majeures, issues de documents présentés par un historien, un journaliste ou un référent sur ces questions : la première exposition fut réalisée avec le concours de l’AFP au « retour des absents, les prisonniers de guerre de 39/45 », puis ce fut le regard du photographe cubain, compagnon de Castro dès la Sierra Maestra, Jesse Fernandez avec « la Révolution Cubaine », aussi le tour de la mer Caspienne, un road book sur les huit pays bordant cette mer fermée du grand photographe américain, décédé depuis, Stanley Greene, et encore la guerre civile espagnole de 1936 ; aussi la guerre d’Algérie réunisssant Depardon, Marc Riboud et Pierre Boulat, puis Verdun et enfin une rétrospective du grand photographe suisse Paul Senn, avec le concours du Mémorial de Rivesaltes.
Jean-Paul Griolet s’est battu comme un beau diable pour mettre sur les rails ce nouveau Centre International du Photojournalisme, issu de l’association Visa pour l’Image Perpignan. Nous lui en sommes tous infiniment gré. – Jean-François Camp
Jean-François Camp :
Ancien propriétaire des laboratoires DUPON, mécènes du festival Visa pour l’Image depuis 30 ans, mais aussi des Rencontres D’Arles, du Festival Images et Nature de La Gacilly, du prix Bayeux des correspondants de guerre.
Vice président de l’association Visa pour l’Image, créateur et en charge du Centre International du Photojournalisme et PDG de DUREV Events espace dédié à la promotion de l’image photographique à Paris.
https://www.visapourlimage.com/en
