Le 31ème Visa pour l’Image de Perpignan s’est ouvert samedi.
Cette année, c’est Jean-Francois Camp qui tiendra son journal pour l’Oeil de la Photographie.
Voici celui de son 1er jour !
Une rubrique quotidienne de JFC à l’occasion du Festival Visa pour l’Image du 31 aout au 8 septembre 2019.
« Samedi 31 aout 2019, au son du clairon à 9 heures précises, est inaugurée à Perpignan, sur l’esplanade du Couvent des Minimes, la 31e édition du festival Visa pour l’Image. Les huiles perpignanaises se congratulent cérémonieusement sous l’œil pressé d’en finir de son directeur Jean-François Leroy.
Les discours convenus ont pris cependant un caractère plus politique que les années précédentes, en raison de la présence du député du RN, René Alliot mais aussi de Jean-Marie Gros député d’En Marche se sont passés la parole, non sans une certaine crispation… On sent les élections municipales se rapprocher. Le nouveau Président du festival Renaud Donnedieu de Vabres, campe son personnage et ses ambitions pour l’avenir de la manifestation ; le maire de Perpignan Jean-Marc Pujol lui ne peut retenir une pique à l’adresse de Jean-François Leroy lorsqu’il adresse un satisfecit à l’ancien président Jean-Paul Griolet en ajoutant que « présider l’association Visa pour l’Image est beaucoup plus stressant que diriger le conseil municipal ». Le préfet quant à lui s’embrouille dans les préséances : avoir un ancien Ministre de la culture à ses côtés semble le perturber au-delà de l’entendement car chaque fois qu’il se tournait respectueusement vers lui, le micro directionnel se coupe. La seule bonne nouvelle, c’est que, comme l’année dernière, le Ministère de la culture va octroyer 1000 euros à chaque photographe exposé dans le cadre du festival.
Pour conclure Jean-François Leroy a présenté le thème des expositions toutes plus fondamentales les unes que les autres.
A l’issue de cette présentation, le directeur du festival invite les participants à venir découvrir les différents reportages sélectionnés, réalisés par nombre de ses vieux complices, comme Patrick Chauvel pour lequel j’ai également une profonde admiration. Le défilé se déroule dans le calme, on pourrait dire avec la sobriété monacale d’un couvent. Mais il faut préciser que, depuis deux ans, l’austérité règne à Visa pour L’Image : il n’y a plus de sustentations dans le patio des Minimes à l’issue de la visite guidée, les dégustations de vins du pays pour faire passer la vision amère des dérèglements politiques et climatiques de ce monde, les anchoïades, les plateaux de fruits de mer et les Rousquilles, sucreries locales, ayant été supprimés. L’heure n’est plus à la convivialité méditerranéenne, mais plutôt au recueillement devant le choc des photos, ce qui permet à chacun de repartir promptement l’estomac noué à défaut d’être repus.
Nous sommes loin des longues pérégrinations arlésiennes de personnalités endimanchées qui échangent longuement avec les auteurs des circonstances et des difficultés de leur travail artistique. C’est un choix que certains apprécieront tandis que d’autres resteront sur leur faim.
JFC
Jean-François Camp :
Ancien propriétaire des laboratoires DUPON, mécènes du festival Visa pour l’Image depuis 30 ans, mais aussi des Rencontres D’Arles, du Festival Images et Nature de La Gacilly, du prix Bayeux des correspondants de guerre. Vice président de l’association Visa pour l’Image, créateur et en charge du Centre International du Photojournalisme et PDG de DUREV Events espace dédié à la promotion de l’image photographique à Paris.
https://www.visapourlimage.com/