Une rubrique quotidienne de JFC à l’occasion du Festival Visa pour l’Image du 31 aout au 8 septembre 2019.
La 31 édition de Visa pour l’Image s’est terminée par l’attribution du Visa d’Or – Paris Match à Guillermo Arias, pigiste à l’AFP pour son extraordinaire reportage sur les migrants sud-américains qui tentent de marcher tous ensemble vers les États-Unis. Les images de Guillermo sont poignantes et nous décrivent ces immenses marées humaines avançant de concert avec pour seule motivation : l’Espoir d’une vie meilleure. Cette longue procession d’hommes, de femmes et d’enfants revêt par l’oeil de Guillermo un caractère biblique qui ressemble à si méprendre au peuple juif sous la conduite de Moise.
Pour ma part, j’ai trouvé que cette année il y avait une grande homogénéité dans la programmation. Certains ont critiqué le fait qu’il y ait moins d’expositions, mais je préfère des sélections de qualité à du remplissage. Il en va de même pour la parité homme/femme, ce mauvais procès que l’on a fait à Jean-François Leroy sous prétexte qu’il y avait plus d’hommes que de femmes exposés. Sur ce point aussi je soutiens Jean-François Leroy car ce n’est pas le sexe du photographe qui détermine la qualité d’une image. De surcroît, je suis contre tous ceux qui déplorent que ce soient “toujours les mêmes photographes sélectionnés : c’est quand même extraordinaire de pouvoir retrouver dans un même lieu, le Couvent des Minimes, des pointures comme une Lynsey Addario, un Guillermo Arias, un Patrick Chauvel, un Alain Keler, un Pascal Maitre, un Frédéric Noy, un Ivor Prickett, un Brent Stirton, et un Dar Yasin, alors bravo !
Grâce à Canon, de très nombreux jeunes de toutes les nationalités ont aussi pu cette année participer au festival. L’organisation du 2e Bureau a comme toujours excellé, grâce à l’équipe de Sylvie Grumbach et de Martial Hobeniche !
Mais je voudrai revenir sur deux points plus en défaut. Ce sont les débats que j’ai trouvés sans réel intérêt, de même les soirées au Campo Santo, selon moi trop longues – deux sujets par soirée pourraient nous être épargnés.
Jean-François Leroy, sans doute grâce à la stature de son nouveau Président Renaud Donnedieu de Vabres et à la venue du Ministre de la Culture, s’est lui montré plus serein, mais non moins combatif. Les chiffres nous diront si la fréquention est stable ou non, j’ai regretté enfin que les américains soient beaucoup moins présents et qu’il n’y ait plus de soirées partenaires à l’exception de celle de l’AFP, très réussie, sans doute parce que ce fut la seule… Heureusement la douceur de vivre à Perpignan était au rendez-vous ce qui permettra au festival de poursuivre je l’espère longtemps.
JFC
Jean-François Camp :
Ancien propriétaire des laboratoires DUPON, mécènes du festival Visa pour l’Image depuis 30 ans, mais aussi des Rencontres D’Arles, du Festival Images et Nature de La Gacilly, du prix Bayeux des correspondants de guerre. Vice président de l’association Visa pour l’Image, créateur et en charge du Centre International du Photojournalisme et PDG de DUREV Events espace dédié à la promotion de l’image photographique à Paris.
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