Bauret.
Vous avez dit Bauret ?
Bauret l’écrivain ? Non… Oui…
Bauret le photographe ? Oui, enfin non
Bauret la pastelliste ? Euh oui. Oui…
Bauret le …Eh oui
Bauret, Bauret, Bauret & Co…
Bauret : une famille de créateurs tout simplement, par filiation ou par alliance. Peinture, gravure, pastel, photographie, critique – commissariat, stylisme, poésie, composition musicale.
Il est intéressant de mettre en exergue cette particularité si riche artistiquement que l’on retrouve de temps en temps de manière plus refermée en musique avec les Bach, les Strauss, les Mozart ; en peinture avec les Watteau, et les Brueghel, et ; de façon plus équivalentes aux Bauret avec les « Duchamp-Villon », les Renoir, les Giacometti, les Belmondo ou encore les Landowski.
Je ne crois pas à la transmission génétique dans ce genre créatif ; néanmoins il est amusant, voire instructif de montrer sans chercher à démontrer ce phénomène.
L’intérêt de cette exposition est de mettre en lumière l’inventivité dans divers domaines, et de façon aussi positive, d’une seule famille à travers quatre générations.
Baudoin Lebon
Jean-François Bauret, portraits d’artistes 1959-1989, photographies
Naissance en 1932 à Paris : son père appartient à une famille d’industriels du Nord, la famille de sa mère est d’origine russe. Après des études dans un collège de Savoie, il entre dans l’usine de textiles familiale, travail interrompu par son service militaire à Chambéry qui le retiendra deux ans et demi en raison de la guerre d’Algérie : il est attaché au service photographique et cinématographique de son régiment. C’est aussi à Chambéry qu’il fait la connaissance de Claude Allard, alors âgée de 19 ans, et qui deviendra sa femme. Libéré en 1957, il va s’orienter vers la photographie. Il réalise une série de reportages dans les ateliers d’artistes fréquentés par son père. En 1958, sa rencont re avec Andrée Putman est déterminante : elle lui apporte des commandes publicitaires et lui confie des reportages pour la revue « L’Oeil ». Il installe son studio dans le quartier des Batignolles en 1962. Dès lors, son entreprise de photographie publicitaire ne va cesser de croître et de prospérer. Il est l’un des premiers à introduire le portrait nu dans le contexte de la publicité : il signe notamment une photographie pour les sous-vêtements masculins « Sélimaille » qui va faire couler beaucoup d’encre. Peu après, celle d’une femme enceinte nue pour « Materna » est également très remarquée. Ces images controversées, aux côtés de sa campagne pour la BNP, constituent un moment fort dans une photographie publicitaire en plein essor. La pratique du nu et du portrait en noir et blanc est désormais associée à son nom, quel qu’en soit le sujet : homme, femme, jeune, vieux … On se souvient du portrait des « Trois vieilles femmes nues », ou encore de celui de Klaus Kinski tenant contre lui son fils Nanoï. Le nu en particulier est un moyen d’aller à l’essentiel dans l’expression de la personnalité d’un individu, plus qu’un exercice plastique, comme c’est souvent le cas dans la photographie. Ses images seront régulièrement publiées dans les magazines, à commencer par Zoom, vitrine dans les années soixante-dix des avant-gardes visuelles. Il publie en 1984 aux éditions Contrejour « Portraits nus », un ouvrage représentatif de sa démarche. Il expose dans nombre de musées et galeries, comme à l’ARC du Musée d’Art moderne de la ville de Paris, en 1971, au Centre Ge orges Pompidou, dans le cadre des « Ateliers Polaroid », à l’Espace photographique de Paris, à la Galerie Municipale du Château d’Eau de Toulouse, dans les galeries de la FNAC, ou encore aux Rencontres d’Arles où il a animé de nombreux stages. En 2009, la galerie Camera Obscura à Paris présente ses travaux aux côtés de ceux de sa femme. Parallèlement à ses portraits en studio et ses recherches sur l’expression du corps, il dédie une grande part de son temps à l’enseignement, très régulièrement accueilli par des écoles de photographie et des festivals. La révolution numérique ne le laisse pas indifférent : il crée avec Yan Morvan et Didier de Faÿs le site photographie.com. Il intègre l’ordinateur dans son travail, mais celui-ci ne le détourne pas de son chemin : sa préoccupation reste la capture sans artifice ni comédie de ce qu’il y a de plus authentique et profond dans l’être humain.
Atelier Bauret
Du 7 mars au 13 avril 2013
Galerie Baudoin Lebon
8, rue Charles-François Dupuis
75003 Paris
France