« Aux appareils photographiques, il faut ajouter maintenant des microscopes électroniques ou télescopes géants munis de plaques sensibles. Nous avons eu à Toulouse, un certain temps, le plus grand microscope électronique d’Europe mis au point par le professeur Dupouy, qui a permis de photographier le vide entre les atomes. Vide dont Enstein avait présumé l’existence mais que l’on n’avait jamais visualisé. Lorsque je suis allé au centre européen de recherches nucléaires à Genève pour effectuer un reportage, j’ai découvert les chambres à bulles, qui permettent de discerner sur une plaque sensible le résultat de la collision des atomes et la naissance de toutes les particules élémentaires de plus en plus petites qui en résultent : les mesons, les quarks, les bozons, les neutrinos, etc. Ce qui permet par ailleurs d’obtenir par isohélie des photographies magnifiques de cet infiniment petit !
Grâce à la photographie, l’électronique aidant, on photographie aujourd’hui des galaxies situées à plus de sept millions d’années lumières. L’infiniment grand s’ouvre également à nos yeux. Il est désormais possible de voir notre Terre, photographiée par Luna orbiter, se promener dans le cosmos. Ces « révélations » par l’image ne peuvent laisser insensible l’homme de bonne volonté. Nous vivons en effet, comme jamais auparavant, dans un état permanent de perplexité devant la nature, l’univers et surtout nous-mêmes. Toutes ces explorations récentes nous font avancer plus loin sur une route qui semble conduire non pas au seul Big Bang, mais bien vers une réalité métaphysique : « la plus grande conquête scientifique du XXe siècle est la découverte de l’ignorance humaine » confirme l’éminent chercheur et pédagogue américain Lewis Thomas ». » Jean Dieuzaide
Jean-Claude Gautrand, Yan Jean Dieuzaide, p. 75