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Jean-Claude Gautrand : Métalopolis et Le Galet

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Du 18 janvier au 3 mars 2018, la galerie Argentic, à Paris, présente une sélection d’une cinquantaine de photographies de Jean-Claude Gautrand. Ce choix couvre plus de 60 ans de prises de vue et rassemble ses plus belles séries dont Métalopolis et Le Galet, présentées ici.

Métalopolis (1964)

Métalopolis est la première grande série de Jean-Claude Gautrand réalisée en 1964, titre inspiré par le célèbre film de Fritz Lang, Métropolis, qui décrit une ville du futur déshumanisée. Réalisées sur le chantier de construction du périphérique parisienne, les photographies s’inscrivent bien dans la démarche de la Subjektive Fotografie et dans les investigations des constructivistes. Leur modernité tient à la véhémence du regard, à la volonté de l’épurer. Dans ces images denses, lourdes de sens, silencieuses où s’affrontent le noir et le blanc, les lumières et les ténèbres s’emparent du pouvoir évocateur des choses pour conter une histoire. Les lourds aplats du noir des poutrelles, les tracés délicats des fers à béton constituent une écriture, une calligraphie où l’influence de Hartung et de Soulages est relativement évident. « Il faut éliminer tout ce qui est superflu, il faut diriger l’œil en dictateur. Et il faut prendre celui des spectateurs et le conduire à ce qu’il y a d’intéressant à voir », dit le photographe Brassaï. Une démarche incontestablement novatrice pour l’époque.

Le Galet (1968 – 1969)

La série du Galet est un premier tournant dans l’évolution de l’œuvre de Gautrand en s’ouvrant sur une plus longue approche poétique du sujet. Ici chaque photographie est un mot, l’ensemble constituant une véritable phrase qui nous conte une histoire fantastique, une histoire pleine de réminiscences : l’île de Pâques, Stonehenge, voire plus près de nous le monolithe du film de Stanley Kubrick 2001, Odyssée de l’espace. Parfait comme une sculpture de Brancusi, cette pierre blanche, véritable œuf cosmique découverte sur une plage et mise en scène dans des paysages évoquant l’origine du monde, constitue un véritable poème totalement ouvert au rêve et à la contemplation.

« Avec les images que Jean Claude Gautrand a tiré d’un simple galet, du ciel et de la mer », explique l’auteur spécialisé Yves Lorelle en 1968, « la photographie s’intellectualise à mesure que l’on y pénètre davantage. Elle se charge de signes qui sont d’abord trop symboliques ou ésotériques pour être perçus dès la première « lecture », mais qui retiennent et se livrent lentement. Et tout à coup, comme s’il s’agissait de souvenirs que l’on volerait à d’autres, le voile s’écarte sur cet œuf ésotérique, ce galet géant surgit du fond des temps, ce Saint Graal, ce menhir de toutes les terres promises. Et nous sommes fascinés à la fois par la nudité de la sensation et la densité de ce qu’elle nous cachait. Tous les commencements du monde et leurs milliers de Genèses, toutes pareilles, sont là, dans la simple et riche photo d’un caillou… »

 

 

Jean-Claude Gautrand, Itinéraire d’un photographe
Du 18 janvier au 3 mars 2018
Galerie Argentic
43 Rue Daubenton
75005 Paris
France

www.argentic.fr

Le livre peut être commandé aux Editions Bourgeno, 32 rue de Thionville – Paris 19ème, sur Amazon ou retiré sur place à la Galerie Argentic

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