De 794 à 1868, Kyoto a été la capitale impériale du Japon et aujourd’hui elle est connue mondialement pour ses gracieux jardins zen et pour ses plus de 2000 temples bouddhistes et sanctuaires shintoïstes magnifiquement préservés. Kyoto est toujours la capitale du Japon pour ce qui est de l’art et de la culture.
Pour la première fois dans cette ville, le festival international de photographie Kyotographie va créer de nouvelles synergies entre l’histoire de Kyoto concentrée sur l’artisanat, l’architecture et la religion, et les tendances japonaises et contemporaines en photographie. Toutes les expositions sont organisées dans des lieux fantastiques (musées, temples, et châteaux) qui constituent une part importante du festival et y jouent un rôle actif. Les visiteurs peuvent découvrir des photographes allant des maîtres des origines aux artistes contemporains, les impressions à l’albumine anonymes colorées à la main collectionnées par Christian Polak, les images visionnaires en noir et blanc d’Eikoh Hosoe ou le travail de longue haleine de Naoki sur le concept de la femme japonaise contemporaine. Le festival prend une dimension internationale avec les travaux de la photographe de portrait Kate Barry, la fille de l’actrice Jane Birkin, et le photographe du Mali Malick Sidibé.
Le Japon est l’un des pays où la tradition et l’enseignement de la photographie sont importants et largement éclectiques, le festival retraduit une partie de cet éclectisme avec les expositions de Seiwemon Onishi, Shiro Takatani et Tadashi Ono.
Une section d’expositions satellites sera présentée sous le nom de KG+ et sera dédiée aux jeunes artistes émergents.
Lucille Reyboz est la co-fondatrice et la co-directrice exécutive, avec Yusuke Nakanishi, du festival. Nous avons pu lui parler quelques heures à peine avant l’ouverture de Kyotographie.
Comment l’idée vous est-elle venue ?
L. Reyboz : Cette idée a germé lorsque Yusuke Nakanishi (lighting designer) et moi (photographe) nous sommes installés à Kyoto à la suite du séisme du 11 mars. Pour différentes raisons nous avons décidé de quitter Tokyo et de changer nos vies suite à la catastrophe. Nous avions tous les deux le désir de faire quelque chose de nouveau et de positif pour le Japon.
Pouvez-vous m’en dire plus sur KG+ ?
L. R : KG+ est le festival satellite de KYOTOGRAPHIE ce qui nous permet d’offrir davantage d’espace d’expositions à des artistes émergents. Kyoto regorge d’universités d’art et de nouveaux talents.
Quels sont vos objectifs pédagogiques pendant le festival, dans une ville photographiquement déjà bien instruite et assez exigente ?
L. R : Effectivement Kyoto est une capitale culturelle. Mais le Japon est un pays aux nombreux paradoxes. L’image fait partie du quotidien des japonais, les japonais produisent du matériel photographique à la pointe de la technologie, de nombreux photographes japonais à l’écriture singulière et au talent immense ont marqué l’histoire de la photographie mais ils sont finalement très peu reconnus et appréciés chez eux alors que leurs oeuvres ont trouvé des place de choix dans les musées étrangers et dans les collections privées. Les choses changent peu à peu mais cela reste malgrè tout encore très confidentiel. A travers KYOTOGRAPHIE, la photographie s’invite dans la ville et nous avons volontairement choisi des lieux patrimoniaux (temples, machiyas, maison de thé…) pour rapprocher la photographie du public, de leur quotidien. Nous avons collaboré avec des designers et scénographes afin que la photographie s’intègre aux lieux en faisant appel autant que possible aux artisans de Kyoto qui sont l’âme de la ville.
Le festival a la chance de pouvoir se dérouler dans des lieux superbes, quelles sont vos ambitions pour le festival?
L. R : Nous espérons que Kyotographie touchera au fil des éditions un public de plus en plus large, et que cela séduise la fois le grand public et amateurs de la photographie.
Aux chanceux qui sont à Kyoto, allez donc rendre visite et souvenir cette première édition de Kyotographie !
Eliseo Barbàra
京都グラフィー 国際写真フェスティバル
Kyotographie International Photography Festival
Du 13 avril au 6 mai 2013
Eikoh Hosoe
Kodaiji Tacchu Entokuin
530 Shimogawara-cho, Kodaiji Higashiyama-ku
Kyoto, 603-8146
Japon
