A travers un objectif différent
A chaque fois que je regarde une de mes photographies, une version de la scène se rejoue dans mon esprit. Ce n’est pas long, ça ne dure en général que quelques secondes – un bref souvenir cinématographique rempli de son et de mouvements, enfoui au fond de ma mémoire. L’éclat me trouble, comme le font les pensées qu’elles évoquent. Même si ces instants sont visuellement figés, beaucoup demeurent pour moi non résolus émotionnellement, demandant mon attention des années après que j’en ai été témoin.
J’ai appris que je ne pouvais pas échapper à ces images, quelle que soit la fréquence à laquelle je pouvais les regarder. Remplies de crainte et de tendresse, elles représentent les souvenirs réunis de centaines de voyages, des décennies de travail. Quand on les regarde dans leur ensemble, elles me forcent à confronter non seulement leur ambiguïté mais également le casse-tête auquel fait face tout photographe tentant de remettre ensemble un passé kaléidoscopique, image par image.
Lire la suite de l’article dans la version anglaise de L’Œil de la Photographie.
