« Rêve comme si tu vivais éternellement, vis comme si tu allais mourir aujourd’hui ».
C’est à ce héros mort en 1955 à l’âge de 24 ans, et qui aurait eu 80 ans le 8 février, que les éditions YB consacrent un livre de photos dont de nombreuses inédites. Une quantité impressionnante d’images (170) pour raconter les coulisses d’une vie pourtant bien courte. D’abord un texte très documenté qui suit la chronologie dans la montée en puissance vers la gloire. La singularité d’un personnage tourmenté, révolté qui explose en plein vol pour devenir un héros mythique.
C’est ensuite en images que l’on feuillette l’album d’une vie. Les photos de l’enfance, avec la famille, l’école, l’équipe de basket, de baseball puis l’Actor’s Studio et les premiers pas au théâtre. De très précieuses plongées aussi dans l’intimité des coulisses des trois films qui consacreront James Dean comme un grand acteur hollywoodien. Et les jours heureux de flirt avec Elisabeth Taylor, Ursula Andress, et les copains, dont le grand frère spirituel, le modèle, Marlon Brando. C’est essentiellement à deux photographes amis, Sanford Roth et Dennis Stock, que l’on doit ces documents. Ils font comprendre un peu mieux l’extraordinaire fascination qu’exerça et exerce encore ce personnage resté étonnamment moderne.
Tout d’abord, les photos new-yorkaises de Dennis Stock : un jeune homme solitaire dans les rues de la Grosse Pomme, dans les années 50. Ce New York en noir et blanc qui faisait rêver tous les adolescents de la planète. James Dean déambulant dans le quartier de Time Square, col relevé sous la pluie, prenant des cours de danse, de percussions, ou perdu dans la foule. D’étonnantes et rares images, encore de Dennis Stock, du retour à la ferme familiale de Fairmount : James Dean et les travaux des champs, avec les animaux.
On doit à Sanford Roth, outre des clichés intimes ou les images du tournage du film de George Stevens Géant, de superbes photos en couleur dont celle de la couverture : James Dean y apparaît en mannequin idéal. Un goût des fringues évident pour affirmer un look cool qu’il inventa et qui influença des générations de jeunes gens de par le monde.
Le livre décidément très riche (documents Warner Bros, Getty images) se clôt par une photo du fidèle Sanford Roth : James Dean au volant de sa Porsche 550 Spyder. La dernière image de lui vivant. Le lendemain, il se tuait. Le film marquait les trois lettres FIN sur l’écran d’un vie. Le mythe était en marche.
Paul Alessandrini
James Dean, les images d’une vie
Y B éditions
192 pages, 170 photos ( dont 60 inédites)
39 euros
