L’expression « white road », « route blanche » en français, est un moyen de souhaiter « bon voyage » en kazakh, kirghize et ouzbek. Ces mots sont inscrits sur les panneaux routiers aux abords de plusieurs villes asiatiques, qui souhaitent ainsi aux voyageurs bonne fortune lorsqu’ils quittent la civilisation pour entrer sur les terres désertes de la steppe. De 1998 à 2005, le photographe américain Ivan Sigal a travaillé, vécu et voyagé en Asie centrale, traversant la Russie, le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, le Tadjikistan, le Kirghizistan et l’Afghanistan. Lors cette odyssée, il a enfilé deux costumes. Celui d’initiateur de projets médiatiques au bénéfice de communautés locales d’une part, et de photographe documentariste itinérant de l’autre.
Sa passion pour ses peuples l’a mené à photographier leur vie quotidienne, jeux, réunions culturelles, moments familiaux, ici dépeints avec la poésie du noir et blanc. Des images diverses – scènes prises sur le vif, portraits d’hommes et d’animaux, paysages grandioses – qui informent également sur le passé historique de ces pays d’Ex-Urss. Une large série qui, chose insolite en documentaire, ne se soucie guère de tous ces clichés flous, manifestement liés à l’accident technique. Malgré quelques cartes de villes insérées au milieu de ce livre et un carnet séparé contenant les chroniques écrites du voyage, on peut aussi se laisser surprendre par un certain désordre lié à l’absence de chronologie, légendes ou informations sur les photographies. Mais ce n’est que pour davantage inciter le lecteur à oublier le contexte et se laisser porter par le regard de ces innombrables inconnus, marqueur du caractère de leurs existences.
Jonas Cuénin
Ivan Sigal, White Road
Editions Steidl
par Ivan Sigal et Paul Roth
340 pages, 24.1 x 20.3 cm, 225 photographies
Couverture rigide
Price: €65.00 £50.00 $88.00
ISBN 978-3-86930-538-7
