Ces photographies d’Ivan Boccara ont été prises lors des répétitions de Nanankepichu, autour des lieux de répétitions et hors-champ. Ce sont des digressions, on s’écarte du sujet pour mieux y revenir. Nanankepichu peut être joué aussi bien dans des théâtres que dans des galeries ou en extérieur.
Spectacle, performance ? Nanankepichu serait plutôt un poème incarné.
Je veux rester ici. Les incas, les aristocrates incas, possédaient un passage souterrain dans leur demeure, qui leur permettait d’accéder à un jardin secret, un jardin qui s’appelait en langue inca : Nanankepichu, ce qui veut dire La Non-Maison.»
Ces mots étaient inscrits dans le journal Le feu d’Anaïs Nin. Ils provenaient de Gonzalo Moré, un anarchiste péruvien, poète et boxeur exilé à Paris avec qui Anaïs Nin entretient une relation amoureuse en 1936.
En co écriture, une spéculation s’est faite autour de cette époque du Montparnasse, des figures de Arthur Cravan (poète boxeur également, neveu d’Oscar Wilde au destin mythique), de Mina Loy, poétesse anglaise ayant rencontré entre autres Marinetti, Duchamp, et qui a fini sa vie en clocharde céleste.
Ces couples en chiasme se seraient-ils rencontrés dans ces cercles artistiques d’une sagacité frénétique ?
Est venu aussi ce questionnement : comment ils créaient, se déplaçaient pour se retrouver, en pleine première guerre mondiale ?
Et comment nous, en tant qu’artistes, on se débrouille avec les effets de sidération liés à notre époque, la guerre et ses dommages ?
Avec des textes d’eux et d’elles, un univers visuel et plastique affirmé, un homme dans sa baignoire qui rêve de tigres, une clarinette qui est à la fois instrument, femme et partenaire de danse, du geste, de l’esquisse, un homme qui se transforme en mâle ou en papillon, afin de convertir le fantasme que nous avons de cette époque en un déploiement de liberté pure.
SPIAGGIA LIBERA
56 rue du Vertbois 75003 Paris
AVANT-PREMIERE le 7 mars 2024 à 16h et à 20h
Co écriture : Michèle Cohen et Stanislas Netter
Interprétation : Stanislas Netter
Création vidéo et lumière/ Régie générale : Raphaël Sevet
Création costumes : Marion Pépin assistée de Anna Wolkowicz
Photographies : Ivan Boccara