Durant cinq étés successifs, cette photographe bordelaise a suivi une colonie de vacances dans le sud de la France et documenté l’intimité de ces garçons et filles. Sous son objectif : liberté, rires, drames aussi. Ses images tout en noir et blanc rappellent celles de l’américaine Sally Mann. Nahia Garat en parle avec poésie.
Nos premiers ressentis se sont nichés au plus profond de notre enfance. Les sentiments de solitude, d’incompréhension, d’exclusion, de joie et de découverte que nous pouvons éprouver au quotidien ont pris racine dans notre enfance. La colonie de vacances est une mémoire collective qui témoigne de ces grandes découvertes, telles que la rencontre avec l’autre, les autres, le groupe. Islada retranscrit ici, à travers des portraits et scènes de vies, des moments que chacun d’entre nous avons vécu dans nos premières années de découverte de l’autonomie et de l’amitié. Cette série photographique a été réalisée en argentique au moyen format léger (Yashica et Rolleiflex). Il permet d’avoir le regard dégagé face à l’autre, un jeu de miroir s’installe alors, indispensable à l’état d’esprit de ce travail. Le point de vue est travaillé en noir et blanc. La texture, rugosité de l’image, reste veloutée. Des images certes denses, mais avec un contraste assez doux. Ce choix plastique permet de se détacher de la réalité, afin d’en fabriquer une nouvelle, totalement subjective, rattachée au souvenir. Islada signife « le reflet » en basque.
Nahia Garat
Nahia Garat est une photographe née en 1992 à Bayonne. Elle travaille régulièrement pour des agences de communication, la presse, ainsi que pour des particuliers. Elle vit à Bordeaux et travaille en Nouvelle-Aquitaine.