Les Passagers du Temps
Tout est Là. Là-haut. Ici-même. Dans l’instant.
Je regarde le ciel. Théâtre infini, où d’évanescents nuages, tels des êtres d’ombre et de lumière, naissent, se métamorphosent, s’organisent et vivent la comédie et la dramaturgie de nos vies. Ils vivent là, l’immensité; le Monde. Et disparaissent dans l’Ailleurs. Dans l’horizon plein; dans l’horizon vide.
Je contemple le ciel et laisse planer mon esprit dans cet espace infini. Mon inconscient accède à l’Imaginaire; espace infini. Je pénètre l’intimité et l’immensité céleste. Immensité, celle-là même qui nous ramène à notre dimension humaine; au questionnement constant de notre propre existence, à la brièveté et la fragilité de celle-ci.
Les passagers célestes, tels des « mythomanes », font naître en moi une narration personnelle et particulière et exhortent maintes pensées.
Le ciel est une vision du Monde, un reflet de la société actuelle et de la nature humaine. Et ces zoomorphiques passagers y sont en mouvance, en transition; comme nous « terriens », dans la course du Temps.
Je fixe le ciel. Je m’extrais du Temps présent et m’ôte de toute pesanteur. Je m’élève enfin et sens l’Infini me dévorer.
Regarder le ciel, c’est être libre.
Regarder le ciel, c’est regarder au-fond de soi-même; et y voir l’Infini.
Isabelle I