Si vous recherchez « Chris Boot » sur Internet, vous aurez 82 000 résultats sur Google. Le premier lien vous envoie vers Chris Book Ltd – la maison d’édition créée par Boot à Londres en 2001. Chris Book Ltd publie de nombreux livres de photographies encensés par la critique, allant de titres contemporains poussant le médium à ses limites, à des livres offrant une perspective nouvelle sur son histoire.
Un peu plus bas dans la liste de résultats, vous découvrirez que Boot a été nommé directeur exécutif de l’Aperture Foundation en janvier 2011.
Dans la même page de résultat, il y a un autre lien pour Chris Boot, le batteur indépendant de Brighton, et pour le modèle de chaussures marrons Dr Martens Chris 6-Eye Boot mais cela n’a rien à voir.
À Arles, Chris Boot est l’une des quatre personnes qui ont désigné les nominés du Prix Découverte de cette année. Il a sélectionné trois artistes qui travaillent tous la photographie de manière nouvelle et non orthodoxe.
La Lettre a pu partager un bref petit-déjeuner en compagnie de Boot pour découvrir ce qu’il avait à dire sur l’édition de cette année du festival d’Arles et l’état de la photographie en 2011 et dans le futur.
Parlez-moi de votre sélection pour le Prix Découverte.
Les trois nominés proposent tous une nouvelle manière de traiter la photographie.
Une partie du public à Arles se pose des questions sur les nouvelles directions prises par la photographie qu’elle peut voir dans des expositions comme From Here On, le What’s Next ? du Foam, ou vos choix pour le Prix Découverte. Qu’avez-vous à leur répondre ?
Je viens à Arles depuis vingt ans, et j’y ai toujours recontré le souci de présenter des choses nouvelles. Aujourd’hui, nous expérimentons un tournant fondamental où tout le monde a la parole.
J’ai l’impression qu’il y a beaucoup de questions et de recherches en cours. Mais quelle va en être la finalité ?
Eh bien, il n’y aura peut-être pas de conclusion, de réponse. L’important est de considérer ce qui se passe dans la photographie, réunir le travail en ligne, changer de terrain.
Je vous ai entendu parler de briser des barrières un peu plus tôt…
Les hiérarchies traditionnelles ne peuvent plus s’appliquer. Je faisais référence aux barrières entre producteur et consommateur, entre l’institution et l’artiste, entre l’artiste et son public. Aujourd’hui, nous sommes tous des producteurs, et nous sommes tous des consommateurs. Tout le monde fait ses propres photos et en tant qu’institution publique, vous devez en tenir compte.
C’est ce que vous allez faire à Aperture ?
Je veux qu’Aperture devienne un point de rassemblement pour tous ceux qui jouent un rôle das le monde de la photographie, un endroit où venir et explorer ensemble. Éditer des livres est important aussi. Des livres sur un artiste comme Umbrico qui a apporté quelque chose de nouveau dans le domaine, mais aussi d’artistes comme Strand, Arbus, et Goldin.
