Pour la seconde édition d’Inimagnable, c’est une photographie de Rémi Ochlik qui a été choisie pour s’afficher dans les rues de Paris du 19 au 25 juin.
Inimagnable est une association qui propose de développer et financer les projets des photoreporters qui traitent de l’actualité des Droits de l’Homme et des Discriminations. Trop de reportages ne voient pas le jour faute de financement et les images ne « circulent » pas suffisamment auprès du grand public, pour cela, Inimagnable trouvera auprès d’une plate-forme de financement participatif (KissKissBankBank) le budget de production pour la réalisation du projet et sélectionnera chaque mois l’image d’un photographe pour organier une campagne d’affichage en plein cœur de Paris.
Tous les mois, La Lettre présentera en avant-première la sélection de l’image choisie par le comité de sélection composé de personnalités invités par l’association.
Une image, une semaine, par mois
Rémi Ochlik
Inné. Un mot qui colle parfaitement au travail photojournalistique de Rémi Ochlik, à peine 28 ans.
Car Rémi est né photoreporter. Une ligne de vie tracée depuis l’enfance. Un père photographe amateur passionné et une envie de découvrir les hommes, de parcourir le monde feront le reste. Rémi travaillera toute sa courte carrière à nous montrer, à nous raconter, ce monde justement qui ne tourne pas toujours rond.
Après être sorti major de l’école parisienne Icart Photo, il fait ses premiers clichés pour le compte de Wostok, une agence photographique.
Mais Rémi s’ennuie. Freelance, il décolle alors en 2004 pour couvrir la chute du président haïtien Jean-Bertrand Aristide et les émeutes. Son travail est récompensé du Prix du jeune reporter François Chalais et projeté au festival Visa pour l’image de Perpignan, une référence pour les photojournalistes. On l’appelle l »enfant prodige ». Il n’a que vingt ans. Et des rêves plein la tête.
Indépendant, il crée avec deux confrères, Gregory Boissy et Christophe Bertolin, sa propre agence, IP3 Press, et repart sur les terres de conflits. Congo en 2008, Haïti en 2010 et puis enfin Tunisie en janvier 2011. Les prémices de la révolution arabe se dessinent sous son objectif. Rémi est dans son élément. Le début de son autre vie. Il perd son meilleur ami, Lucas Dolega tué lors du soulèvement du peuple tunisien le 14 janvier 2011. Pour lui, pour sa mémoire, Rémi sera aux côtés du peuple égyptien, libyen et enfin syrien pour immortaliser les dites révolutions arabes. Ses travaux sur « La révolution du Jasmin », l’« Égypte Tahir Square » et sur « La chute de Tripoli » sont reconnus mondialement par ses pairs et par la profession. Le Monde Magazine, Le Monde, VSD, Paris Match, Time Magazine ou encore The Wall Street Journal publient ses images.
Entre deux avions, Rémi suit la campagne présidentielle, et les déplacements des candidats en France. Notamment François Hollande.
En décembre 2011, il remporte le Grand Prix Jean-Louis Calderon à la première édition du festival Scoop Grand Lille 2011. Le 10 février dernier, c’est le World Press Photo qui salue son travail. Il gagne la première place de la catégorie Story pour ses images en Libye.
Ainsi que la troisième place des Sony World Photography Awards quelques jours plus tard.
En France, le 24 mars, il est le lauréat de la catégorie Reportage et Photographe de l’Année 2012 pour son travail en Tunisie, remis par l’Agence pour la Promotion de la Photographie Professionnelle en France (APPPF).
Le 22 février, il est en Syrie, à Homs, lorsque le centre de presse de l’opposition où il se trouve avec d’autres journalistes occidentaux est victime d’un bombardement de l’armée de Bachar al-Assad. Rémi est mortellement atteint par une roquette, qui tue également Marie Colvin, une reporter américaine.
Dès le 19 juin, la photographie de Rémi Ochlik sera visible à Paris:
– au 141 boulevard Sebastopol 2ème
– au 42 rue de Sévres 7ème (à proximité de l’ambassade de Syrie)
– au 16 boulevard Montmartre 9ème
– au 30 rue Laffitte 9ème